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La Suisse, invitée d'honneur d’une BIAN Elektra 2016, qui fait la part belle à l’art contemporain.

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PE Lang moving object

Avec une demi-douzaine d’artistes et deux performeurs, la Suisse assumait largement son statut d’invitée d’honneur de la 17ièmeédition du festival Elektra de Montréal, couplée cette année avec la BIAN (Biennale internationale d’art numérique). Retour sur le montage de cette collaboration artistique orienté art contemporain, avec Ana Ascencio, programmatrice du Mapping Festival de Genève, à l’origine – avec le fondateur d’Elektra, et créateur de la BIAN, Alain Thibault - de ce partenariat.

Ana Ascencio, la Suisse était l’invitée d’honneur de la 17ièmeédition d’Elektra, biennale internationale des arts numérique. Comment cela a-t-il été rendu possible ? 

Ana Ascencio : C’est une discussion que nous avons entamée avec Alain Thibault, il y a déjà deux ans. J’ai vécu huit ans à Montréal et j’ai travaillé à Elektra durant cinq ans. Je connais donc très bien Alain. C’est avec lui que nous avons monté le MIAN (Marché international de l’art numérique), entre autre. Nous sommes restés très proches et nous n’avons jamais cessé de collaborer ensemble. En 2014, nous avons eu envie de collaborer de manière plus ambitieuse. A cette époque, la Belgique était l’invité d’honneur d’Elektra. Nous nous sommes donc dit que ce serait intéressant de faire une sélection suisse pour 2016. On peut dire globalement que ça a été un travail assez simple, puisque nous nous connaissons bien. Tout s’est passé de manière assez fluide. Il fallait juste correctement organiser le montage collaboratif entre les institutions, les artistes et Elektra. De mon côté, je suis arrivée avec une programmation initiale, comprenant certains artistes qu’Alain Thibault connaissait déjà, comme PE Lang ouZimoun. Bien évidemment, nous avons dû affiner cette programmation, suivant les disponibilités et les financements que nous recevions des différentes institutions.
 

Zilmoun BIAN Elektra
Zimoun, 205 prepared DC-Motors, Cotton Balls, Cardboard Boxes 55 X 55 X 55 Cm  © Ashley Wong

Justement, quelles sont les institutions qui ont œuvré pour réaliser ce partenariat entre la Suisse et le Québec ?

A.A. : Côté suisse, nous avons pu compter sur l’aide de Pro Helvetia, bien sûr. Il y avait aussi Swissnex Boston et la ville de Genève. Un organisme qui soutient vraiment la promotion des artistes suisses à l’étranger. Pour la Québec, il y avait également le CALC (Conseil des arts et des lettres du Québec), qui a une enveloppe assez conséquente pour inviter des artistes étrangers aux Québec (ce qui n’existe pas en Suisse par exemple). Voilà pour l’aspect financier. Pour l’aspect moral, et l’engagement général sur ce projet de collaboration, nous avons aussi pu compter sur le consulat suisse de Montréal.

Du coup, j’imagine que vous avez des échanges réguliers, toute l’année, avec des artistes québécois?

A.A. : Le fait d’avoir vécu hui ans à Montréal fait que je suis bien évidemment très connectée à ce réseau de création québécois. Son réseau d’artistes, de centres d’art, de collectifs, etc. Au Mapping à Genève, nous invitons chaque année, pas mal d’artistes québécois. Par contre, il est vrai aussi que nous n’avons jamais fait de partenariat avec Elektra jusqu’à maintenant. Mais du coup, avec le bilan positif de  cette collaboration, l’idée est née d’un possible partenariat avec Elektra, en Suisse cette fois. Peut-être pour l’édition 2017 du Mapping... Nous avons également imaginé que nous puissions faire quelque chose ensemble à Zürich. Ce serait certainement très intéressant de faire une édition commune Mapping/Elektra là-bas. Pour résumer : oui, il y a toujours eu une importante présence d’artistes québécois au Mapping, mais pas nécessairement d’Elektra en tant que tel.
 

Qu’en est-il de la participation de Swissnex Boston dans l’élaboration de cet échange ?

A.A. : Swissnex Boston est une des antennes américaines de Swissnex, une émanation du Secrétariat d'État suisse pour l'éducation, qui promeut la collaboration entre les arts, la science et la technologie à partir d’antennes satellites basées dans les ambassades du monde entier. Ils ont des antennes et des conseillers à San Francisco, au Brésil, en Chine, en Inde également et à Boston donc. Ils jouent un rôle important dans la diffusion du rayonnement art/science de la Suisse dans le monde. Leur but est évidemment de faire le pont entre ces activités en Suisse et les territoires où ils sont implantés. Ils sont plus orientés vers la création de modules de conférences, des colloques, mais ils essaient aussi régulièrement de soutenir des expos ou d’organiser des soirées de performances. Swissnex San Francisco supportait deux autres installations de PE Lang cette année, et donc pour cette édition, Swissnex Boston était présente pour la présentation de Moving Objetcs I N°1703 – 1750 et de Moving Objetcs I N°1415 – 1702, de l’artiste suisse.

A ce propos, comment dénommerais-tu ce « montage » collaboratif ? Un échange ? Un partenariat ? Une collaboration artistique ?

A.A. : N’ayant pas encore eu l’occasion d’accueillir Elektra en Suisse, je n’appellerai pas encore ça un échange. Donc pour moi, il s’agissait bien d’une collaboration artistique. A envisager sous l’angle proprement Suisse/Québec, et dans laquelle les deux pays ont soutenus et promus l’événement dans une dimension collaborative concertée et efficace.
 

Light Sound and Death
LSD : Light sound and death" , Steve Buchanan & Boris Edelstein

Comment ont été choisis les six artistes présents à Automata (huit avec la performance Light Sound and Death de Boris Edelstein, Steve Buchanan et Laetitia Doizelle, et Bleu Remix de Yann Marussich) ?

A.A. : Le travail de sélection a été plutôt simple, puisque la thématique, elle, s’est imposée également assez rapidement. Au départ, nous étions parti sur l’idée de présenter uniquement des installations, et puis Alain Thibault a finalement décidé d’ouvrir avec une soirée de performances et c’est là que je lui ai proposé Yann Marussich, un projet que nous avions vu ensemble à Créteil en 2008, que nous avions beaucoup aimé, et qu’Alain Thibault a souvent voulu programmer. Cette performance était vraiment adaptée au thème d’Elektra cette année : Automata, l’art fait par des machines pour des machines. Malgré ce titre provocateur, je pense qu’Alain ne voulait pas uniquement et simplement axer sur le concept de « robotique », de « machines », etc. Pour lui, l’interaction machine, robot et art est plutôt l’occasion de parler de l’émancipation du corps et de l’être humain dans le temps, de vie éternelle. D’une vie éternelle de l’art également. Automata traitait de l’interaction entre la technologie et l’humain, de son impact. Et donc la performance de Yann Marussich, tout comme celle de Boris Edelstein et Steve Buchanan et Laetitia Doizelle s’inscrivait parfaitement dans cette thématique.

Bleu Remix


Yann Marussich Bleu Remix performance with David Schafer and Dominick Fernow @ LACE 

Exception faite des deux performances, le reste de la sélection était très orientée « art contemporain ». Un choix défendu par Alain Thibault dans ses déclarations. Que penses-tu de cette orientation ?

A.A. : C’est un parti-pris d’Alain Thibault en effet, qui s’imposait même dans la manière de présenter les œuvres. Le cadre proprement « exposition » de l’ensemble, l’aspect muséal, où l’on n’est plus dans des salles plongées dans l’ombre comme cela se fait souvent dans les festivals d’art numériques mais plus dans une représentation plus classique des œuvres. L’espace lui-même s’y prêtait vraiment bien, car c’est l’Arsenal art contemporain de Montréal. Un lieu très impressionnant, très lumineux, à la structure architecturale et galerie. Je pense qu’aujourd’hui, c’est un choix judicieux, que les arts numériques doivent s’émanciper des niches et sortir des salles obscures.

Le choix des œuvres reflétait également la diversité de la création suisse, des choses très extrêmes comme Blue Remix, à des choses plus orientées galeries et marché de l’art…

A.A. : Oui, tout à fait, même si nous aurions souhaité pouvoir présenter plus d’artistes, une plus large palette d’œuvres. Nous avions pensé initialement a invité Pipilotti Rist, ce qui aurait encore plus orienté la sélection vers l’aspect art contemporain, pour le coup. Malheureusement, elle n’était pas disponible, car elle avait une année 2016 très chargée, mais c’est une des artistes que l’on aurait vraiment aimé programmer cette année. En conclusion, je dirai que la scène suisse « art numérique, vidéo, etc. », a quand même été en effet très bien représenté durant cette manifestation.

Retrouvez l'ensemble des artistes programés à Automata, l’art fait par des machines pour des machines : elektrafestival.ca/programmation

Propos recueillis par Maxence Grugier

image titre: PE Lang : Moving Objetcs I N°1703 – 1750 et Moving Objetcs I N°1415 – 1702

 
 

Le Web2day est-il un événement incontournable ?

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Web2Day Nantes

Intelligence artificielle, robotique, musique, datas ou accélération de startups sont quelques uns des thèmes abordés pendant le Web2day. Considéré comme l’un des plus grands rendez-vous web en France, le festival nantais a clôturé sa 8e édition avec une fréquentation record. Voici le bilan de ces 3 jours…

Les 15, 16 et 17 juin derniers s’est déroulée la 8e édition du Web2day. Le festival du digital, est à l’image des startups qu’il défend : en phase avec son temps, innovant dans la forme et en pleine expansion. Faut-il rappeler, pour qui ne connait pas le Web2day, qu’il s’agit aujourd’hui du plus grand rassemblement de startups, d’investisseurs, d’agences web et de développeurs sur le territoire national. Cette année, 3 200 passionnés du web se sont donc retrouvés sous les Nefs de l’Ile de Nantes, abritant le Grand Eléphant, et dans les deux salles de Stereolux. Adrien Poggetti, directeur d’Atlantic 2.0, l’association qui organise le Web2day, revient sur la genèse de l’événement : « A lorigine lambition du festival était de dynamiser le territoire nantais. De fil en aiguille nous avons approfondi le sujet de lentreprenariat. Depuis 4 ans, le Web2day na cesséde grandir. Nous avons alors développéle côtéinternational de l’événement. Désormais ce nest plus un event pour les Nantais mais pour la France entière. » Le festival offre alors un condensé des dernières tendances et pratiques. Il programme ainsi une centaine de conférences, quelques workshops et accueille des dizaines de startups pour le concours Global Challenge qui permet aux gagnants de rencontrer des VC pour une levée de fonds. L’esprit à la TEDx, décontracté et voulu non élitiste (hormis le prix du billet), permet d’appréhender positivement les différents rendez-vous. Après un marathon de conférences et un networking intensif (c’est l’objectif à demi avoué de la plupart des spectateurs), que peut-on retenir du cru 2016 ? Le Web2day mérite la réputation d’événement incontournable qu’on lui prête ?


Festival Web2day 2016 - Official Teaser (VF) 

Un effort d’éditorialisation

Pour un néophyte, il est d’abord agréable de constater que l’effervescence du web n’a, a proprement parlé, rien à voir avec l’informatique. Peu de geeks se bousculent. Ce sont plutôt des entrepreneurs ouverts voire quelques étudiants passionnés qui s’installent tour à tour dans les sièges des salles Maxi et Micro de Stereolux. Par ailleurs, sur les 250 speakers programmés, peu sont finalement des « têtes d’affiches ». Hormis les conventionnels discours d’Axelle Lemaire ou Johanna Rolland et de quelques personnalités du web comme Dorothée Burkel, RRH de Google, se sont plutôt des porteurs de projet qui, lors d’une conférence, apportent un éclairage nouveau. « Nous invitons toute personne intéressante. Lobjectif est de proposer un contenu différent que le spectateur ne verra nulle part ailleurs » explique Adrien Poggetti.  Pour cela l’organisation du Web2day a le mérite d’éditorialiser le festival selon cinq axes : Startup, Brand, Tech, Corporate et Society. Si ces quatre premiers thèmes sont intéressants d’un point de vue business (Les marques et la VR / les futurs tendances tech de la Silicon Valley ou les tendances créatives 2016) c’est clairement cette dernière catégorie qui parait la plus abordable et la plus alléchante pour qui n’est pas du métier. Ici on réfléchit en premier lieu à la question des usages et de savoir comment le numérique infuse notre société. Il n’est donc pas surprenant d’entendre l’expression « expérience utilisateur » conjugué à toute les sauces.

Limpact du numérique sur la musique

En résumé, plusieurs rendez-vous ont traité de l’avenir de la musique. Parfois les retours d’expériences furent assez pauvres comme ce fut le cas lors de Musique & Digital :  deux artistes nantais nous livrent leurs visions. Antonin Tonus (membre de Pony Pony Run Run) et Davis fondateur du label Do You Like n’ont pas su aller au delà de l’anecdotique. Finalement l’intérêt de cette conférence ne repose que sur quelques statistiques surprenantes : pour 350 000 écoute en streaming, le musicien DTwice a touché un revenu équivalent à 300€. Deux autres conférences ont heureusement dépassé ces lieux communs. La première, l’un moment clé du festival, était celle de 20syl autour de la création numérique. Un intervenant tout trouvé quand on connait l’influence des outils numériques dans la composition musicale du DJ et qui prend encore plus de poids au regard de ses nombreuses collaborations avec des artistes numériques. U-Rampe la dernière en date avec Aurélien Lafargue, une rampe de skate audiovisuelle interactive, avait notamment ouvert de belles possibilités artistiques.


la rampe rimusicale de Sylvain Richard (20syl) du groupe C2C

Enfin, une deuxième permettait un tour d’horizon des plateformes streaming, de leurs business modèles et des perspectives futures. Les échanges, de qualité, ont été enrichis grâce aux points de vue de divers fondateurs de startups comme Musimap (un catalogue musical pour marque optimisé autour des émotions, des comportements et des goûts), Wiseband (une plateforme de distribution de musique), Sounderbox (création de playlist collaborative) ou Playzer (plateforme de streaming de video clip). La question en filigrane, à savoir si le streaming est le sauveur ou tueur de l’industrie musicale, était pourtant ambitieuse. D’autres startups, comme Flycase (une plateforme mettant en réseau des groupes amateurs et des lieux de diffusion) qui devrait prochainement voir le jour, posent des bases, certes encore fragiles, à un nouveau business modèle.

Le rôle clédes datas

De nombreux événements ont évoqué la problématique des datas dans des secteurs très variés, tels la santé ou le sport. Qu’il s’agisse de running ou de voile comme en témoigne Yannick Guernec, responsable électronique & informatique du team Banque Populaire, le discours réconcilie sport physique et technologie de pointe. Si les calculs du vent, de la vitesse, des données sur les courants ou le positionnement GPS des concurrents lors de traversée en solitaire n’enlèvent rien aux performances modernes, ils ajoutent une aura supplémentaire aux skypers autrefois dénués de toute aide. Enfin, le datajournalisme, rarement évoqué, fut l’une des tables rondes les plus remarquables. Alexandre Léchenet, datajournaliste à Libération et anciennement au Monde, et Sébastien Heymann fondateur de la startup Linkurious (qui a mis a disposition son logiciel de visualisation de graphes pour l’enquête des Panana Papers), ont apporté un éclairage passionnant sur des affaires comme Swissleaks.

Linkurious data web2day
Exemple de visualisation de Graph @Linkurious 

La robotique entre peur et progrès

Enfin la thématique robotique a évidemment eu son lot d’adeptes. Notamment avec le roboticiste coréen Jeakweon Han. Professeur en ingénierie robotique, Han est une référence internationale quant il s’agit d’évoquer les robots humanoïdes. Inventeur de CHARLI, il a d’ailleurs gagné plusieurs concours internationaux dont la célèbre robocup et fut finaliste du DARPA Robotics Challenge.


The 2015 DARPA Robotics Challenge Finals

Son immersion parfois cocasse dans ces arènes robotiques contraste radicalement avec la vision alarmiste de Cyrille Chaudoit, directeur de l’agence The Links. Lhomme Vs le progrès technologique, mettait en garde contre les progrès technologiques et particulièrement la vision transhumaniste d’un homme augmenté. Là encore si le discours était sincère, quelque visions artistiques ou philosophiques auraient permis de mieux cadrer un sujet vaste et ô combien polémique. Un Bill Vorn ou un Louis Philippe Demers, créateurs du génial Inferno, auraient sans doute eu de quoi dire (lire l’article). Certains événements, plus terre à terre, ont nuancé ce propos. Aussi la société Gobio posait la question suivante : comment la robotique peut se mettre au service des salariés ? A travers l’exemple des exosquelettes, Benoît Sagot-Duvauroux, a présenté le paradigme d’un « homme préservé, secondéet rétabli ».
 

Web2Day
crédit photo: William Jezequel

Incontournable ?

A posteriori le bilan des conférences est positif. D’abord grâce à des points de vue inédits.  Aussi, la table ronde Fundraising Story, Human After All ? prouve que le Web2day, est clairement légitime et défricheur en ce qui concerne l’innovation au sein des entreprises. Ici il s’agissait de savoir si humain et levée de fonds sont des termes compatibles ? Le triptyque VC, entrepreneurs (avec entre autre le fondateur d’Ornikar remercié par ses  investisseurs) et leveurs de fonds était réuni autour d’un débat houleux et passionnant. Autre mention spéciale à Johnn Graham Cumming qui a démontre que les développeurs ont un vrai sens de l’humour avec une conférence décalée sur le code source dans le cinéma. Le programmeur anglais s’amuse depuis plusieurs années à compiler les codes utilisés dans des films cultes comme K2000, Terminator, Stargate (voir son Tumblr). Pour le reste l’ambiance grisante du festival donne envie de revenir dès la prochaine édition. C’est également l’esprit convivial et le networking accessible à tous qui est à souligner. « A Nantes les acteurs ont une capacitéàtravailler les uns avec les autres. Notre force et notre singularitécest le jeu collectif » confie d’ailleurs Adrien Poggetti. Néanmoins le festival est encore perfectible. L’ensemble des invités manquent trop souvent d’un bagage artistique ou sociologique pour donner du relief aux événements. Les artistes numériques sont pourtant d’excellents témoins de la mutation  numérique. Seul Dominique Cardon est intervenu en qualité de sociologue sur la place grandissante des algorithmes dans notre quotidien. Le Web2day manque peut-être d’un soupçon de maturité pour aborder pleinement tous ces sujets sociétaux. En définitive, le Web2day est-il un événement incontournable ? Très prochainement, sans aucun doute.

Rédaction Adrien Cornelissen

Photo Titre: crédit photo: William Jezequel

Toutes les conférences seront prochainement disponibles en vidéo sur la chaine du Youtube du Web2day

En attendant :

Récapitulatif vidéo jour 1

Récapitulatif vidéo jour 2

Récapitulatif vidéo jour 3

Infos : web2day.co
Prochaine édition 7, 8 et 9 juin 2017

 

 

Arts numériques et sciences: Retour sur des projets à la croisée des disciplines

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art science digitalarti

 

Les collaborations entre les filières de l’art et de la culture, de l’enseignement supérieur et de la recherche sont, à l’heure où les processus d’exploration et d’expérimentation se décloisonnent, de plus en plus courantes. Création artistique et recherche technologique, domaines qui entretenaient auparavant des interactions quasi-inexistantes, se sont aujourd’hui nettement rapprochés : certains artistes travaillent directement dans des laboratoires pour interroger les nouveaux enjeux scientifiques et, à l’inverse, des chercheurs vont à la rencontre de créateurs et collaborent afin d’imaginer avec eux de nouvelles façons de présenter leurs travaux. Ces créations communes nées de l’alliance art-science interrogent  la culture scientifique d’un œil nouveau et rendent les connaissances plus accessibles en inventant, si telle est l'intention souhaitée, de nouvelles manières de faire de la médiation scientifique sur des supports et outils venant redéfinir l'œuvre d'art.

Retour dans cette compilation spéciale Art-Sciences sur quelques événements, artistes et projets que nous avons évoqué sur Digitalarti Media.


Antoine Conjard: Redonner sa place à un imaginaire technique et scientifique

Rencontré en octobre dernier à l'occasion de la 8ième Biennale Arts Sciences accompagnée du salon Experimenta 5ième édition, Antoine Conjard, directeur du Théâtre de l’Hexagone et co-fondateur des Ateliers Arts Sciences – Meylan, revenait avec nous sur les fondements de ces événements qui font parties des rares manifestations hexagonales réunissant artistes et chercheurs, acteurs du monde de la culture et de la science. L’occasion de présenter l’innovation d’un territoire à l’échelle nationale et internationale, mais également d’explorer la piste des relations arts et sciences, pour imaginer un futur « autrement ». 

Lire l'entretien "Antoine Conjard: Redonner sa place à un imaginaire technique et scientifique"

 

Frequencies de Nicolas Bernier, conceptualiser l’art et la physique

 

La fascination de Nicolas Bernier pour les phénomènes physiques l'a amené à travailler autour d'une série d'installations , frequencies, qui explore la portée des relations conceptuelles entre les principes de base de la physique quantique et de l’art numérique. Récompensé d’un Golden Nica au Prix Ars Electronica 2013 pour l’installation frequencies (a), Nicolas Bernier, a depuis enrichie son travail en présentant l'installation frequencies (light quanta) qui traduit l'infiniment petit que représentent les quanta, la plus petite mesure indivisible de l'énergie.  

Par une réalisation lumineuse et sonore méticuleuse. La structure rassemble cent panneaux d’acrylique en un monolithe noir. Des lignes et points gravés sur les panneaux, s’animent sous l’effet de la lumière, générant des effets de profondeur et de géométrie. La lumière se rapporte à la physique quantique et notamment aux photons, une onde et particule voyageant de façon discontinue. A une certaine position d'éclats lumineux correspond une fréquence sonore, et vice-versa, donnant le sentiment d’avancer dans une narration poétique et contemplative.

L’artiste fasciné par la physique quantique, ne cherche pas pour autant à l’expliquer. “Le côté conceptuel m'attire et me nourrit mais je n'ai pas de volonté de médiation scientifique. Je ne comprends pas la science, c’est justement pour ça que je m'y intéresse. La création sert à se poser des questions, pas nécessairement à y répondre”.

Lire l'article en entier: "Frequencies de Nicolas Bernier, conceptualiser l’art et la physique"


Plongée dans le bleu lumière de Stéfane Perraud

Bleu Stéfane Perraud

Artiste pluridisciplinaire par nature, Stéfane Perraud a fait de l’articulation entre arts et sciences, mais aussi de l’usage particulier de certains médium comme la lumière ou de certains axes de recherches – autour de l’énergie nucléaire par exemple – une ligne esthétique prospective sur la durée, comme en témoigne sa création Bleu-Gorgone, dans le cadre du ArtLab de Digitalarti. 

L'artiste revient dans cet entretien sur sa collaboration avec différents chercheurs des laboratoires de physique, de chimie et de science cognitive à l’Université de Lille – Sciences et technologie.

Lire l'entretien: Plongée dans le bleu lumière de Stéfane Perraud

 

En croisant l’art numérique et le domaine scientifique, l’un des objectifs affichés par ces rencontres est parfois d’encourager les publics à s’intéresser à des domaines complexes en participant à une expérience sensible et accessible. En articulant des contributions interdisciplinaires, l'art numérique fragmente les modes de création et redéfini également les supports et outils qui constituent l'œuvre d'art. 

scopitone


Nous avions découvert à l'occasion du festival Scopitone 2014, le projet d'ExplorNova [immersion] : Des installations numériques pour toucher la culture scientifique avec un œil nouveau et rendre les connaissances accessibles à tous. Comment naissent les systèmes solaires et les étoiles ? Qu'y a-t-il à l’intérieur des galaxies ?  De quoi est fait un nuage moléculaire ? Ces problématiques scientifiques aux réponses complexes peuvent nous échapper et décourager.  

L’objectif de ce projet transdisplinaire est bien ici d’inventer de nouvelles façons de faire de la médiation scientifique. En croisant l’art numérique et le domaine scientifique, l’ambition d’ExplorNova est de donner envie d’en savoir plus sur des domaines comme l’astrophysique ou la planétologie. En proposant une expérience accessible c’est toute la transmission du savoir scientifique qui peut se réinventer.

Scopitone art science
 

L’installation Molecular Cloud (ci dessus) déploie un champ audiovisuel gravitationnel à partir d’impulsions lumineuses fragmentées, illuminant par séquences les différents segments des fils. Puisant dans le light painting, la pièce stimule un dialogue contrasté entre la matérialité noueuse des filaments interstellaires et l’immatérialité fluctuante de la lumière des étoiles.

Le projet a pour vocation de travailler au développement du territoire en suscitant les collaborations entre les filières de l’art et de la culture, de l’enseignement supérieur et de la recherche et au sens large à la filière économique avec les entreprises du numérique. L’idée est de savoir comment on peut mettre en situation et en collaboration des artistes et des personnes d’autres filières de manière à concevoir des projets innovants qui puissent trouver un débouché sur un marché national et international.  


Lire l'article complet: Scopitone 2014 : Les arts numériques, de la médiation scientifique à l'expérience sensorielle (1/2)


Si vous souhaitez nous présenter vos projets liés aux arts numériques et à la science, vous pouvez nous écrire à media@digitalarti.com

8 femmes d’art numérique

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femmes art numérique digitalarti

 

Où sont les femmes dans le numérique ? La question revient régulièrement dans certaines discussions-débats récents ouverts à des manifestations « tech » comme à Web2day ou récemment à Viva Technology dont les organisateurs avouaient rencontrer des difficultés à mobiliser des femmes. La Journée de la Femme Digitale souhaite quant à elle encourager plus de mixité dans des secteurs encore trop peu paritaires. En effet, dans le numérique le chemin à parcourir est encore long : la part des femmes dans les métiers du numérique n’est que de 28% en France (voir l’article [Débat] Les femmes prennent-elles enfin leur revanche dans le numérique?).

Qu’en est-il dans l’art numérique ? Compositrices, artistes sonore, chorégraphes, plasticiennes, chercheuses, enseignantes en robotique en encore commissaires d’exposition ou directrices de festival, la gent féminine, bien qu'encore minoritaire, n'en est pas moins investie et se fait peu à peu sa place dans les festivals et expositions.  Faute de pouvoir donner des statistiques précises, Digitalarti Media revient sur la création numérique en 8 artistes féminines s'appropriant  les nouveaux enjeux des domaines de l'art & des technologies.


Myriam Bleau : Révolution soft au sein des arts numériques

Myriam Bleau Digitalarti

Avec Soft Revolvers, Myriam Bleau a conquis le monde des arts numériques. Compositrice, musicienne et plasticienne, la québécoise - également active dans le domaine de l’art contemporain et de la musique - est ici à l’origine d’une performance originale qui s’empare des codes des musiques actuelles appliqués à la pratique artistique multimédia. En inventant de nouveaux instruments, et les usages inédits qui vont avec, l’artiste réussit une fusion unique entre l’univers des arts numériques et la culture populaire. Rencontre avec une jeune artiste qui monte.

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Exo: Félicie d'Estienne d'Orves, la tête dans les étoiles

Félicie d’Estienne d’Orves Digitalarti
Photo: David Coulon

Artiste plasticienne de la lumière, metteur en scène de perception phénoménale d’environnements gazeux et lumineux évolutifs, imprégnés de références célestes et astrophysiques, Félicie d’Estienne d’Orves était cette année artiste associée de Némo la Biennale Internationale des Arts Numériques organisée par Arcadi. Elle présentait dans ce cadre – conjointement avec la Nuit Blanche – sa dernière création, EXO, avec la musicienne Julie Rousse, qui invite le public à regarder et à « écouter » en temps réel les objets célestes grâce à une véritable tête de lecture laser.

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Donna Legault : artiste en territoire sonore

Donna Legault art numérique digitalarti

Des installations sonores, des sculptures en forme d'interface corporelle, entre vêtement et prothèse (Dress for Breathing), des surfaces tactiles qui recouvrent des bancs, des dispositifs qui occupent des lieux désaffectés (Cry Cree), des espaces publics (Subtle Territory) ou plus confinés (Sound Garden)… Au travers de ses multiples créations, Donna Legault explore les bruits des espaces et de l'environnement quotidien, en se servant du corps des spectateurs comme interface.

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Gwendaline Bachini, la pensée en mouvement

Gwendoline Bachini danse art numérique

Gwendaline Bachini construit une œuvre à la croisée de la danse, de l’image et des nouvelles technologies. Son installation Tactim était récemment présentée dans l’exposition Perceptions des festivals VIA à Maubeuge et EXIT à Créteil, nous l’avons rencontrée à cette occasion. Lorsqu’elle parle, ses mains toujours en mouvement tracent les contours de sa pensée . Et quand on lui demande de nous parler des son parcours, elle commence par « Je suis une enfant de la balle ».

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Olga Kisseleva datavisualise les données sur le climat avec Urban DataScape

Olga Kisseleva Digitalarti

Les créations d'Olga Kisseleva portent un regard sociologique sur le monde contemporain. Chercheuse et artiste, elle s'empare des données pour les mettre en scène dans des dispositifs sensibles. Son œuvre la plus récente, Urban Datascape, pointe la problématique du climat à travers une installation multimédia interactive installée sur les berges de Seine, à proximité du pont de la Concorde. Commisionnée dans le cadre d'ARTCOP21, elle fait écho à la 21ème conférence des Nations Unies sur le climat qui a lieu à Paris en 2015.

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Blanca Li 360° : Chorégraphie pour une réalité augmentée

Blanca Li

Avec 360°, un film chorégraphique réalisé pour un nouveau type de cinéma immersif, Blanca Li transcende la réalité et place le spectateur au centre de la danse. Son approche singulière des nouvelles technologies dans le spectacle vivant avait introduit en 2009, ses danseurs dans "Le Jardin des délices" d'un Jérôme Bosch animé en 3D. Aujourd'hui l'éternelle pionnière revient au festival EXIT 2015 avec une approche totalement enjouée de la réalité virtuelle.

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Naziha Mestaoui, One Heart, One Tree

One heart one tree

Dans le cadre des projets artistiques présentés en marge de la Conférence sur le Climat qui se tenait à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015, Naziha Mestaoui proposait One Heart, One Tree : une forêt virtuelle et interactive qui prendra racine sur quelques monuments emblématiques de la capitale, avant de se matérialiser sur d'autres continents.


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Machinimas et émancipation rurale avec Isabelle Arvers

Machinimas Isabelle Arvers

Spécialiste des machinimas, la commissaire d’exposition Isabelle Arvers participe, dans le cadre du programme rural scapes, à une résidence de création au Brésil visant à émanciper des jeunes en milieu rural par la pratique artistique du jeu vidéo. Sur l’année 2015-2016, Electroni[k] s’associe à l'artiste Isabelle Arvers pour proposer une résidence en milieu scolaire autour de machinimas, des films conçus à partir de l’enregistrement de séquences audiovisuelles produites lors de parties de jeu vidéo. Avec la complicité des enseignants, Isabelle Arvers accompagne des élèves pour créer des machinimas. 70 élèves participent aux projets, 25 machinimas sont ainsi réalisés. 

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France Cadet: Empathie Robotique

France Cadet Robotique

Depuis plusieurs années, on est habitués à rencontrer l’étrange bestiaire technologique de France Cadet. Une escouade de créatures robotiques, souvent animales – du chat-robot doué d’empathie sociale de Do Robotic Cats Dream of Electric Fish aux chiens sérigraphiés de Canis Lupsus Anatomies –, mais aussi humaines – ces Cyber Leçon #32 et Inner Leçon #32, offrant aux cyborgs humanoïdes qu’elle sculpte en animation 3D d’étranges incarnations érotiques, allant du strip-tease au bondage. A l’occasion de son exposition Robot Pour Etre Vrai, présentée au Cube d’Issy-les-Moulineaux, France Cadet pousse encore vers davantage d’empathie sa logique d’hybridation biotechnologique entre l’humain et le robot.

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Rencontre avec Pauline Chasseriaud, en Accès)s( libre

Le festival Accès)s( fêtait l'année dernière ses 15 ans sur le thème Vu du ciel. Nous avons rencontré la directrice, Pauline Chasseriaud, pour qu'elle nous parle du fonctionnement de cette association atypique qui œuvre depuis longtemps à la promotion des arts numériques, alliée à une réflexion de fond.

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Cette liste d'artistes n'est pas un classement et ne se veut en aucun cas exhaustive. N'hésitez pas à nous faire savoir vos travaux et projets en nous écrivant à media@digitalarti.com. 
 

Le numérique au service des arts vivants

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Arts vivants art numérique digitalarti

Le numérique est devenu un outil incroyable pour renouveler les modes de création. Le monde des arts du spectacle vivant n’y a pas échappé et les créateurs s’emparent désormais des nouvelles technologies pour en explorer ses territoires et repousser les pratiques classiques de la danse, du théâtre et plus largement du mouvement et du corps.  De l’écriture scénographique au traitement des musiques, sons et effets visuels, ces créations hybrides bouleversent les processus de création, d'écriture et d'appréhension de leurs publics.

Regard sur des projets qui expérimentent, réinventent et font vivre un spectacle vivant aux formes nouvelles:

Les chorégraphies aériennes d’Adrien M et Claire B

Adrien M Claire B Danse et numérique

Depuis 2010, la compagnie Adrien M / Claire B revendique une écriture artistique autour du mouvement et des émotions qui en découlent. Mêlant la danse aux technologies numériques, Adrien Mondot et Claire Bardainne créent des spectacles poétiques à l’esthétique brute et radicale. Leur dernière création, Le mouvement de l’air, explore la question de l’invisible à travers le mouvement, son essence et sa sensibilité. Rencontre avec ce duo aérien...

Adrien M - “L’idée commune à nos travaux est de se libérer des sentiers conventionnels plastiques en empruntant à la danse le mouvement des corps. De façon générale le mouvement graphique des images ne nous intéresse que s’il est associé au corps humain.”

Claire B - “Le mouvement de l’air cherche à rendre perceptible l’invisible. Dans la réalité, lorsqu’un danseur fait un geste de la main, il déplace de l’air et des éléments naturels comme par exemple de la fumée. Nous cherchons à reconstruire cette réalité par un dispositif numérique.

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Bodyscape : Dar Winners met en scène nos craintes et espoirs technologiques

art numérique danse

À notre époque super-connectée, dans un monde où le commun des mortels passe plus de 80% de son temps en ligne (soit via son téléphone portable, soit via son ordinateur) le thème du rapport au corps, son usage comme interface au monde mais aussi aux médias qui nous entourent fait l’objet de nombreuses réflexions. Qu’il s’agisse des scientifiques, des sociologues, des journalistes ou des artistes, le corps allié ou esclave des nouvelles technologies est un sujet dominant. C’est justement sur ces problèmes que se penche Dar Winners, la pièce/performance, entre danse, théâtre et nouveau cinéma, du collectif européen Bodyscape. Rencontre avec Stéphane Kozik, plasticien sonore originaire de Belgique et membre de Bodyscape.

"La combinaison des deux médiums corps & nouveaux médias à un sens, ainsi qu'une cohérence et une résonance avec les mouvements du monde. [...] C'est à dire que le choix des disciplines et la façon de les mélanger crée déjà un sens et un propos à la pièce, une toile de fond, une matrice."

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Les créatures magiques d’Etienne Saglio

art cirque art numérique

Référence incontournable du courant de la “magie nouvelle”, Etienne Saglio s’est fait connaître pour ses mises en scène sombres et poétiques dans lesquelles il explore les profondes angoisses humaines. Ses spectacles, nés d’une hybridation de la magie, de la danse, du jonglage et des arts numériques, mettent en scène des créatures oniriques. L’artiste, qui présente actuellement Les Limbes et sa dernière performance Projet Fantôme, dévoile son univers radical à travers un entretien.

Difficile de rester insensible au romantisme noir d’Etienne Saglio, l’une des figures de proue de la “magie nouvelle” (courant artistique décloisonnant la discipline de ses limites formelles, théorisé par Raphaël Navarro). La tâche s’annonce plus ardu encore, pour qui est témoin de ses spectacles. La magie - aux sens littéraire et imagé - qui s’en dégage, invite à pénétrer un univers fantasmagorique fascinant. Mêlant outils numériques, jonglage et danse au service d’un illusionnisme savamment maîtrisé, le jeune artiste français donne vie aux objets inanimés. De simples matériaux, polystyrène ou plastique, deviennent alors les âmes errantes, sorte de doubles schizophrènes, de personnages hantés par leurs angoisses. L’esthétique de cet artiste pluridisciplinaire se développe sur ce terreau.

Etienne Saglio: "Le rapport au réel est quelque peu différent en magie. Je vois davantage un point de friction avec les arts numériques. Je m’explique : la magie a besoin du réel pour fabriquer de l’irréel. Elle n’opère qu’entre la fine frontière du possible et de l’impossible. En fait, l’émotion naît essentiellement du trouble de la réalité. En tant que magicien je me dois de rester proche du réel au risque de briser l’enchantement. A l’inverse, l’art numérique peut se permettre de s’éloigner du réel et de tendre vers le virtuel."

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Gwendaline Bachini, la pensée en mouvement

Danse art numérique

Gwendaline Bachini construit une œuvre à la croisée de la danse, de l’image et des nouvelles technologies. Son installation Tactim était récemment présentée dans l’exposition Perceptions des festivals VIA à Maubeuge et EXIT à Créteil, nous l’avons rencontrée à cette occasion. Lorsqu’elle parle, ses mains toujours en mouvement tracent les contours de sa pensée . Et quand on lui demande de nous parler des son parcours, elle commence par « Je suis une enfant de la balle ».

"Je suis partie avec la conviction que la technologie est un outil qui doit s’adapter au danseur et au propos. Sur place, je me suis formée à la programmation et aux logiciels liés à l’image pour pouvoir dialoguer avec les techniciens et comprendre les possibilités. Mais les propositions venaient toujours du mouvement, du toucher. Par exemple, pour comprendre l’interactivité, j’ai passé six mois collée à une vitre !"

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BIONIC ORCHESTRA 2.0, human beatbox & nouvelles technologies

Bionic Orchestra Digitalarti art numérique
 

Réconcilier l'homme et la machine, ré-insuffler de l'organique dans le mécanique : tel est le credo du beatboxer Ezra au travers de spectacles immersifs qui mêlent son "art des bruits" de bouche à des dispositifs interactifs. Pour son nouveau spectacle Bionic Orchestra 2.0, avec le soutien de l'Atelier Arts Sciences, il a développé une interface révolutionnaire. Récit d'une synergie entre l'artistique et le technique.

Rewind. Dans une sorte de clair-obscur, le public commence à investir la salle. Progressivement, assis par terre sur des coussins ou avachis sur des sièges, les gens forment un cercle, à la manière d'une veillée. Au centre, les lumières forment un puits, délimitant le périmètre où se déroulera le spectacle. Le brouhaha s'estompe. Ezra — de son vrai nom Vincent Chtaïbi — rentre dans l'arène avec son complice L.O.S (Laurent Duprat). Ils se déplacent avec des gestes lents et calculés qui ne sont pas sans évoquer certaines figures du Taï Chi. Armé d'un smartphone, Ezra déclenche des boucles et des effets, tout en entamant un dialogue non-verbal. De leurs bouches sort une multitude de sons qui s'assemblent pour tisser une ambiance musicale rythmée et finalement "parlante". Au fil des tableaux, la trame de ce spectacle se densifie, se complexifie, pour nous entraîner dans une sorte de conte, de féérie numérique universelle, comme on a pu s'en rendre compte à Dakar l'été dernier, dans le cadre de la plateforme d'échange culturel Tandem, qui proposait la première version de Bionic Orchestra.

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A VOIR EGALEMENT: 
 

Associé et développé pour l’installation Notre Bon Plaisir , le projet Robots Médiateurs, produit par Digitalarti, vise à placer des visiteurs en interaction avec des robots à comportement de meute, ce projet robotique consiste à développer un ensemble de 7 robots capables de cartographier un lieu et d’identifier des visiteurs ; il réagit à leur présence et les accompagne dans leur visite. Son écran tactile sonorisé diffuse différents types de médias selon son emplacement et les demandes des visiteurs.

"Le personnage qui apparaît sur les écrans est un danseur. Je peaufine donc cette partie avec un chorégraphe, Miguel Moreira, dont j’aime beaucoup le travail .Nous partageons la même vision expressionniste. Nous avons dessiné avec le danseur, la chorégraphie qui a êté filmée, puis qui a fait l’objet d’un montage très spécifique pour être diffusée sur les écrans robots, toujours de façon synchronisé à leurs déplacements." en savoir plus.

Formé à l’école du butô, le danseur Hiroaki Umeda appartient, avec le chorégraphe et performeur Saburo Teshigawara, à cette école de danse japonaise contemporaine ouverte sur les nouvelles technologies et les habillages scéniques synesthésiques et audiovisuels immersifs. Invité par le festival VIA et l'année dernière au Mapping Festival 2015, le danseur livre une performance contrastée mêlant approche corporelle directive et intrusions technologiques prégnantes.
 

Opéra III de Giuseppe Bucci et Charles Mugel est le 3eme volet du cycle « Résonance Initiatique ». Une œuvre qui questionne le thème du rituel initiatique et dans laquelle le musicien Charles Mugel créera une composition directement traduite par un réseau de capteurs sensibles mêlant musique, visuels et mouvements. en savoir plus

 

Danse et dialogue surréaliste femme-machine via la reconnaissance vocale avec la CIE Pulso.
Une création découverte aux Bains Numériques 2016

 

Les artistes phares de Scopitone 2016

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Scopitone 2016 Art numérique festival

Chaque année, au mois de septembre, Nantes vit au rythme des arts numériques et des musiques électroniques. Sous les Nefs de l’Ile de Nantes, dans les travées du Château des ducs de Bretagne ou dans une des salles de Stereolux, les déambulations sont dictées par le désormais célèbre festival Scopitone. Focus sur quelques artistes incontournables.

Référence lorsqu’il s’agit d’évoquer les nouvelles formes de créations numériques ; intelligence artificielle, robotique, architecture, interactivité… ; Scopitone renouvelle sa fidélité à ses plus intimes principes. Exigence et découverte sont donc les maitres mots d’une programmation attendue par quelques milliers de festivaliers. Les oeuvres présentées sont, une fois encore, pointilleuses et demandent pour l’apprenti festivalier un premier défrichage d’autant plus nécessaire que la ligne éditoriale manque d’un fil conducteur affirmé. Si la précédente édition (lire le compte rendu de Scopitone 2015) évoquait l’exploitation artistique de lumière sous toutes ces formes, c’est davantage la perception de la réalité, thème convenu sinon flou, qui est invoquée pour ce quatorzième anniversaire. Voici donc la présentation de 3 artistes et de leurs immanquables créations et qui permettront à tout un chacun de se projeter dans ce festival adulé, à raison, dans le paysage international des arts numériques.


Teaser Scopitone 2016 from stereolux 
 

Ryoichi Kurokawa

Le Japonais, star désignée de cette édition, fait figure d’habitué à Nantes. Après avoir présenté MOL en 2012 et oscillating continuum en 2013, le maitre Kurokawa revient avec unfold (lire l’article), une oeuvre audiovisuelle comprenant trois écrans disposés verticalement de façon à créer une forme parabolique.

Kurokawa unfold Scopitone

Ici, il est d’abord question d’arts/sciences puisque la magistrale installation évoque la création des nuages moléculaires donnant naissance à des étoiles semblables au soleil. Après un travail minutieux d’analyse de données (dynamique, densité, température, couleurs de l’univers, etc.) fournies par Vincent Minier, astrophysicien au CEA Paris-Saclay, l’artiste plonge le spectateur dans une lecture abstraite et vertigineuse des profondeurs de l’univers. unfold est sans aucun doute l’une des plus belles réalisations arts-sciences produites en 2016 (lire l’article des réalisations arts-sciences). Le CEA Paris-Saclay dispensera d’ailleurs une conférence mardi 20 septembre intitulée « Science, technique, imaginaire : l’expérience numérique ».

Finalement avec cette installation déjà présentée à la FACT de Liverpool en mars dernier, Kurokawa poursuit son travail sur le temps et la perception de l’espace, représenté par des œuvres comme constrained surfaceégalement visible au Château des ducs de Bretagne. Cette fois l’oeuvre est composée de deux écrans disposés de manière asymétrique et sur lesquels se réfléchit la lumière. Soutenue par une musique convulsive et électrique, constrained surface est un manifeste froid et inquiétant en faveur d’un dérèglement des sens.


unfold from RYOICHI KUROKAWA 


constrained surface from RYOICHI KUROKAWA 

unfold & constrained surface

20 au 25 septembre
Château des ducs de Bretagne
Premières françaises

Félix Luque Sánchez

Félix Luque Sánchez est un artiste bruxellois qui a déjà présenté ses oeuvres dans les plus grandes institutions internationales comme Ars Electroncia ou la BIAN de Montréal. Pour Scopitone, l’artiste-développeur d’origine espagnole propose un diptyque. D’un côté Clones, pour la première fois visible en France, est une installation qui se compose de deux pendules inversés, de la taille d'un homme.

Clones Felix Luque Sanchez Scopitone

Ceux-ci sont dirigés par un algorithme programmé de manière aléatoire et chaotique tentant de conserver l’équilibre lorsque chacun des balanciers atteint son apex. Cette œuvre humanise la machine, sensible et organique, dans une tentative maladroite d’atteinte d’un équilibre. L’émotion semble alors alors dictée par les lois du chaos.

De l’autre côté l’artiste présente, en duo avec l’Espagnol Iñigo Bilbao spécialiste de la dataviz et de la modélisation 3D, Memory Lane(lire l’article). Dernièrement exposé au festival 100%à La Vilette, l’installation aborde la thématique de la mémoire et de l'espace par la capture en 3D des lieux où se situent les souvenirs d'enfance des deux artistes : les plages, les rochers, bois et grottes le long des côtes d'Asturie en Espagne. Présentée sur de larges écrans, la vidéo qui résulte de cette « sculpture numérique » est une des composantes de l'installation. Memory Lane plonge le spectateur dans une ambiance méditative et philosophique questionnant nos capacités de perception et d’imagination. On rêverait alors de remonter dans nos souvenirs d’enfance et de parcourir les territoires d’antan qui y sont associés.


DWI CLONES from Felix Luque 

Memory Lane from Felix Luque 
 

Clones (première française) & Memory Lane

21 au 25 septembre
Stereolux - Plateforme Intermedia

Children of The Light

Christopher Gabriel et Arnout Hulskamp pourront sans difficulté prétendre à la palme de « meilleure  révélation artistique ». Comme le nom du collectif le laisse à penser, les deux artistes composant Children of The Light, sont des experts en effets lumineux. Ils collaborent régulièrement avec des musiciens en concevant des scénographies épurées et minimalistes comme celles de Howling en 2015 ou de Darkside en 2014. Cette fois c’est une installation cinétique, encore jamais montrée en France, qui sera sous les yeux du public. Diapositive 1.2 est composé d’un cerceau de métal noir en rotation.

Children of light Scopitone

De multiples lampes LED sont installées à l’intérieur et à l’extérieur du cadre circulaire. En tournant sur lui-même, celui-ci engendre un mouvement d’ensemble, qui illumine des nappes de fumée et crée des formes dans l’espace. Le génie de cette création repose sur l’usage de la lumière et de l’ombre, ingrédient sinequanone pour que la magie de l’oeuvre opère. Ici on évoque la luminosité à travers une illusion hypnotique. Celle de se faire aspirer dans un trou noir abyssal et de ne plus pouvoir en réchapper.

On retrouvera le Néerlandais Arnout Hulskamp, auteur d’une scénographie pour in Code. Deux autres artistes (Gwyneth Wentink et Wouter Snoei) se joignent au projet et réalisent une performance audiovisuelle avec harpe et musique électronique. À partir de IN C, pièce musicale de référence de l’école minimaliste américaine, composée par Terry Riley en 1964, le trio propose alors une traduction électroacoustique qui met en évidence le code et la structure du morceau.
 


DIAPOSITIVE from Children of the Light 

In Code by Gwyneth Wentink, Wouter Snoei and Arnout Hulskamp 

Diapositive 1.2

21 au 25 septembre
Trempolino
Première française

in Code

25 septembre
Stereolux
Première française

Egalement àne pas manquer

Avec la venue des célèbres Daito Manabe & Motoi Ishibashi (voirl’article et l’interview dédiés à rate-shadow) et Katsuki Nogami, récent lauréat du prix Digital Choc (lire l’article), Scopitone confirme son goût prononcé pour la création asiatique. D’abord en projetant une sélection de films d’animation issue de la dernière édition du fameux Japan Media Arts Festival (lire l’article). Puis avec les
sculptures monumentales du Coréen Lee Byungchan qui devraient séduire petits et grands.

Développé autour de créatures fantastiques en plastiques gonflables, l’artiste a constitué un bestiaire du monde du rêve et des mythes coréens. Le festival programme également Intercity Express alias Tetsuji Ohno.


triggering (the latest summary ver.) from Intercity-express 

Le Nippon compose en temps réel un show qui nous embarque dans un périple sonore futuriste et électro-organique, où le son fait vivre l’image et inversement. D’autres performances remarquables sont à noter dans les agendas. Elles pourront prendre vie à travers la danse comme LJØS («lumière» en islandais), présentée en ouverture du festival, ou à travers la musique électronique qui reste bien évidemment la reine des disciplines pour la majorité des festivaliers. Aussi les amateurs de formules audiovisuelles décoiffantes devront prioritairement se rendre aux concerts de Molecule - 60° 43’ et Golden Bug & Desilence (cités parmi les meilleures scénographies de 2016). Le show de Jacques, jamais avare quand il s’agit d’exhiber ses instruments faits de bric-à-brac, devrait également faire mouche auprès des festivaliers. Qu’on se le dise une fois encore, le disque Scopitone est encore loin d’être rayé.


 

 

Rédaction Adrien Cornelissen
 

Festival Scopitone
21 au 25 septembre
NANTES
www.scopitone.org

Scopitone 2016 Digitalarti

Digitalarti est partenaire de l’édition 2016 du festival Scopitone

 

 

 

La création numérique vers un art de l'immersion

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art immersif art numérique digitalarti

Dans les festivals et expositions, le terme se répand de plus en plus à mesure que la technologie évolue. Souvent associée avec la réalité virtuelle des célèbres casques virtuels, l'immersion dans les arts contemporains s'est développée et étendue pour explorer les notions "d'expérience" et de "spect-acteur". Les arts immersifs apparaissent ainsi comme des dispositifs expérientiels où la place du spectateur dans l'environnement crée est central, modifiant sa perception de l'espace et du temps et l'invitant à transformer de manière physique et cognitive la vision de son corps par rapport à sa réalité.

Voici ici quelques projets qui abordent des immersions de différents types et à différents degrés ou l'individu devient parfois partie intégrante de l'oeuvre.
 

La Satosphère fait son show

Satosphère Art immersif

Inauguré en 2011, la Satosphère de la Société des Arts Technologiques (SAT) de Montréal - un dôme de projection sphérique à 360° - reste l’une des expériences audiovisuelles les plus passionnantes à vivre en matière de projection numérique immersive. Une stimulation spatialisée des perceptions du spectateur qui se double d’une grande flexibilité des contenus comme en témoigne en ce moment même l’édition 2016 du SAT Fest.

« La Satosphère est un dispositif immersif conçu spécialement pour amplifier
l’expérience collective à échelle humaine d’un groupe d’usagers »

Le dôme procure une liberté quasi absolue dans l’appréciation d’une expérience immersive que l’on suit allongé à même le sol ou sur des sofas, en étant également libre de se déplacer puisque la vision de l’œuvre diffusée varie en fonction de sa propre situation dans la salle. Ce principe de spatialité libre est d’autant plus essentiel que les effets inhérents peuvent se révéler totalement bluffants. On peut par exemple avoir tout à coup l’impression en suivant une projection que le haut du dôme s’éloigne brusquement – rendant l’espace encore plus immense – puis avec l’effet suivant, avoir au contraire l’impression d’un rétrécissement absolu de l’espace comme si l’on se retrouvait subitement plongé au fond d’une cave étroite. 

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NSFFDE :psyché sous contrôle

Dispositif immersif flirtant avec l’exercice de reprogrammation mentale, la performance participative Nous Sommes les Fils et les Filles de l’Électricité prolonge les recherches interactives des Québécois de Projet Eva autour des questions de contrôle, de manipulation et d’impact de la technologie sur la psyché humaine.

Acteur du dispositif ou cobaye ? En investissant l’espace clos, tout juste rempli de sièges se faisant face, de la nouvelle création du duo d’artistes numériques québécois Projet Eva, la question se pose. Elle se fait plus pressante lorsque, harnaché d’un casque audio muni d’un projecteur éclairant le visage du participant en face (qui vous éclaire en retour !), l’obscurité se fait et une voix off synthétique commence à vous donner les premières consignes comportementales, à vous poser les premières questions, parfois très personnelles, et à vous faire répéter, à tour de rôle, un corpus de phrases flirtant avec le mantra. Dans cette mise en scène très particulière, le visage des « spect-acteurs » - une douzaine au maximum – suit la même ligne courbe. Par le biais d’un masque tridimensionnel virtuel projeté sur chaque visage, il se transforme en un «  système d’affichage pour des contenus génératifs de type lumineux ou pour des contenus vidéo pré-rendus », comme l’explique Étienne Grenier.L’expérience s’avère surprenante. Tout en se laissant aller dans la phase intériorisée que stimule la voix du « guide » synthétique, dans la trame mentale et quasi-sectaire des phrases ânonnées et des dialogues suggérés entres les différents participants, on observe les transformations visuelles qui s’opèrent sur les visages : des jeux de transformation faciale surgissant de la pénombre et s’éclairant comme des flammèches. Mélange de quiétude et de paranoïa : serait-on là pris au piège d’un véritable office de manipulation mentale et psychologique ?

 "Les dispositifs immersifs s’appuient généralement sur un environnement synthétique qui enveloppe le spectateur. Là, nous nous intéressons plus à la pénétration qu’à l’immersion. Au lieu d’envelopper le spectateur dans un lieu synthétique, nous avons fait le pari d’essayer “d’entrer dans sa tête.”Dans NSFFDE, l’approche est indirecte et s’appuie sur une forme de séduction. Le “guide” est superficiellement bienveillant. Plus le spectacle avance, plus il semble être animé par des intérêts autres. Nous désirons faire vivre aux participants des sentiments s’apparentant à une sorte de possession. »  Étienne Grenier

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Emphatique: Blackout, un parcours sensoriel et immersif pour un spectateur

Art Immersif
 

Parcours immersif au casque pour un spectateur, la pièce Blackout du collectif INVIVO place ce dernier dans la perspective déambulatoire et exploratoire d’un dispositif privilégiant l’approche sensible et perceptive d’une mise en situation fictionnelle. Un principe permettant de  capter « intimement » le spectateur avec l’idée « d’entendre non pas avec les oreilles, mais avec le cerveau ».

Concrètement, ce sont sept salles, sept « cellules immersives », que le spectateur va découvrir successivement dans Blackout, dans une intrigante succession de séquences fragmentées et discursives.  Assis dans le sas d’entrée du dispositif du collectif INVIVO au Cube d’Issy-les-Moulineaux, vous écoutez au casque le récit intériorisé de l'héroïne d'un monde privé soudainement d’électricité et de toute forme de communication technologique tandis qu’un brouillard blanchâtre envahit la terre dans une atmosphère de fin du monde délétère. Vous vous apprêtez à pénétrer physiquement l’histoire qui se cache derrière la porte devant vous. Seul avec un smartphone et un casque fournis avant votre immersion, vous allez mener une aventure de découverte sensorielle et empathique en suivant le fil d’Ariane d’un parcours immersif qui n’est pas sans rappeler les formes théâtralisées subjuguantes du Bardo de la Compagnie Haut et Court de Joris Mathieu.

« Depuis le début du travail du collectif INVIVO, nous explorons des formes aux jauges réduites afin de s’adresser au spectateur de façon individuelle et de privilégier son écoute », explique Julien Dubuc, membre du collectif. « Dans notre écriture, dès les premières approches d’une création, nous nous posons la question de la place du spectateur et du rapport à l’œuvre qu’il aura. L’utilisation du casque audio (avec la technique du son binaural) s’est donc imposée très vite à nous comme un moyen de parler au spectateur de façon intime. Nous aimons penser que l’œuvre se crée dans l’esprit et l’imaginaire du spectateur. »

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Quel avenir (artistique) pour l’Oculus Rift ?

oculus Rift immersion art

A entendre l’enthousiasme général, les casques de réalité virtuelle annonceraient le début d’une nouvelle ère. Pourtant l’Oculus Rift, symbole de cette technologie souvent fantasmée, est encore loin de conquérir les salons. Répondre à des besoins, s’adapter aux usages existants, créer des contenus appropriés... les enjeux de l’Oculus Rift sont nombreux.

Dans un secteur où tout est à structurer les artistes ont aussi un rôle à jouer. Leurs créations et leurs détournements livrent un regard critique et interrogent nos rapports sociaux face aux technologies. On pourrait donc supposer que les casques VR ont déjà largement fait leur apparition dans les milieux créatifs, plus particulièrement dans celui des arts numériques où la question du réel et du virtuel est un thème récurrent. Il n’en est rien et les oeuvres, tout comme les festivals qui les programment, qui intègrent cette technologie sont encore assez rares.

Le projet The Machine To Be Another du collectif BeAnotherLab est peut être l’une des plus belles réussites artistiques. Cette installation performative, récompensée d’une mention Ars Electronica en 2014, explore les relations d’identité et d'extension du corps virtuel en proposant d’habiter le corps d’un autre. Synchronisant leurs mouvements, deux personnes équipées de caméras et d’Oculus Rift vivent une nouvelle expérience dans la peau de l'autre.

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A lire également: 

UN ART IMMERSIF de Leclercq Christophe et L’IMMERSION ET APRES Benayoun Maurice, CITU, France disponible ici en PDF

L’art des sens – L’immersion d’un corps dans l’art via le média sur transnumeriques.be par Alice Dontaine 

D'autres créations sont à découvrir également sur notre chaine viméo Digital Art Selection

Si vous souhaitez nous présenter vos projets liés aux arts immersifs, vous pouvez nous écrire à media@digitalarti.com

 

Sól, une création plurimédia du Collectif Iduun et Crossed Lab présentée à Mains d’Œuvres

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Sol crossed lab

A la fois cinéma, théâtre d’objets et performance, cette création hybride est un voyage au cœur de la folie comme représentation intime du monde. Le Collectif Iduun et Crossed Lab (Arts & cultures hybrides) présenteront leur création, du 14 au 16 septembre 2016 à Mains d’Œuvres. "Et si la folie n’était pas un renoncement mais une nouvelle interprétation du monde, une lecture différente du réel, l’accès à une autre forme de sagesse ?" Tel est le propos de Sól, une création plurimédia sensible et poétique signée Barthélemy Antoine-Loeff, Alexandra Petracchi, Gildas Loupiac.

Entre expérience sensorielle et cinéma direct, Sól est une invitation au voyage immersif, une exploration permanente des nouvelles écritures, rendue possible grâce aux outils numériques mis au service de la poésie, du cinéma et du spectacle vivant. Comme échappée d’un conte pour adulte, Les tableaux se déplient et se replient, créant un monde où tout est manipulé comme autant de constructions accidentelles et fragiles, reflétant les multiples personnalités et inter-connections du personnage en errance.

Sól raconte l’histoire d’une errance identitaire à travers K, un homme perdu au milieu de nulle part qui, ramassant une étrange boule translucide, va être propulsé dans un autre monde. K., accompagné par trois chamans modernes aux "rituels connectés" partira loin de sa réalité explorer cet univers prenant des allures de voyage initiatique et introspectif au cœur d'une folie qu’il finira par accepter pour ce qu’elle est : une boucle d’allégresse.

Sol Main d'Oeuvres

Crossed lab sol

Sól est une expérience sensible, un spectacle total (écran et scène, musique et corps, lumière et performance) dans lequel l’importance du live et de l’engagement corporel propose une approche innovante du spectacle vivant. C’est aussi une fable à la fois moderne et intemporelle. Une pièce philosophique et poétique sur le dérèglement des sens et notre perception du réel. Sól est un conte, une quête identitaire, qui met en scène ses personnages dans un cheminement vers la folie envisagée comme un état créatif intime propice au débordement de l’imaginaire. Rencontre inattendue d’Alice aux pays des merveilles et d’Antonin Artaud, Sól peut également s’envisager comme allégorie du dérèglement des sens dans une culture aliénée. Le rituel magique d’une ère numérique en quête de sens et d’identité.
 

Sol collectif Iduun, crossed lab

Avec cette création hybride, entre théâtre d’objet, live cinéma, light art et performance interactive, le collectif Iduun (Barthélemy Antoine-Loeff, Alexandra Petracchi, Gildas Loupiac) livre ici une œuvre singulière explorant les possibilités des nouvelles écritures à l’aide d’outils numériques, de manipulation d'objets et de détournements, de vidéo et d'interprétation live, de jeux de lumières accompagnés d’une bande son spécialement créée pour l’occasion par FLAWD, Florent Mateo et Guillaume Bérat.

Sól sera présenté à Mains d’Œuvres - 1 Rue Charles Garnier, 93400 Saint-Ouen - du 14 Sept. au 16 Sept. 2016. Les 14 et 15 septembre à 20h, le 16 septembre 2016 à 19h.

 

 

Rendez-vous avec Module en off du Mirage Festival 2017

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Module Mirage Festival Lyon
 

Proposé dans le cadre des journées européennes du patrimoine et du lancement de saison des Subsistances mais également afin de patienter avant la 5eme édition du Mirage Festival qui si tiendra en mars 2017, un nouveau rendez-vous numérique fait son entrée en septembre à Lyon. « Module » est né de l’envie d’une collaboration “hors-festival” entre le Mirage Festival et Subsistances. L’évènement accueillera notamment des artistes affiliés et partenaires créatifs du festival.

L’équipe de Mirage nous invite à découvrir en accès libre, l’installation lumineuse Hara (une production Tetro+A), un mini salon de réalité virtuelle (en collaboration avec FLAIR studio) ainsi que Prism le live audiovisuel de 9th Cloud et Cyril Meroni (Crossed Lab).

Dans la tradition japonaise, le HARA est le siège des émotions et la partie profonde de l’être sensible. C’est aussi la source principale du souffle vital. C’est cette essence spirituelle, cette vitalité séminale que Guillaume Marmin et le compositeur Frédéric Malloreau ont voulu restituer à travers une projection de matière-lumière immersive, une expérience intérieure empruntant à l’hypnose, à la contemplation active, à la physicalité du son et à notre soif d’abstraction.


HARA — installation immersive, Guillaume Marmin & Frédéric Malloreau 

PRISM est une création audio visuelle unique, entre performance, live électro et ciné-concert spatialisé. Projetée sur une surface originale, un écran hexagonal, la « matière image » est ici aussi vivante que la musique. En totale communication, l’une influence l’autre, et inversement. Le son, les lumières créées sur la scène se mélangent au film, dessinant un jeu d’influence entre l’image et le son et une dialectique entre le film et l’histoire montrée et la musique jouée en live.
 


PRISM Trailer from CYRIL MERONI 

En grande première, et en écho à la biennale de la danse, sera présentée également la performance Ascension de Thomas Pachoud, une œuvre chorégraphique et véritable voyage dans le corps et l’esprit jusqu’à un état d’exaltation, transcendant le temps et l’espace.


Ascension from IKARI 

Un workshop d’initiation au développement d’applications vidéo ludiques "Appli créative", sera proposé par Nathanaël Tardif (designer interactif et illustrateur scientifique) dans le cadre de la saison des workshops « Décodages». Au cours de cet atelier, les participants s’initieront à HaxeFlixel, technologie libre et open source basée sur le langage de programmation haxe. (Gratuit sur réservation).
 

www.miragefestival.comwww.les-subs.com | FB Event

Les Subsistances
8 bis Quai St Vincent, 69001 Lyon, France

 

 

Explorations transmedia à la Gaîté lyrique

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I LOVE TRANSMEDIA

La 5ème édition du festival I LOVE TRANSMEDIA se tiendra à La Gaîté lyrique du 29 septembre au 2 octobre 2016. 

Depuis 2011, l’association Transmedia Immersive University œuvre à la promotion des écritures et projets transmedia. L'émergence de ces nouvelles approches est l’occasion d’impliquer une pluralité d’acteurs d’origine disciplinaire variée, audiovisuel, jeu vidéo, web, spectacle vivant, L’association se veut comme un lieu de rencontre entre les professionnels des médias, de l’audiovisuel, du jeu vidéo, et plus généralement du secteur du divertissement.

Le festival I LOVE TRANSMEDIA fait découvrir la création numérique et suscite des réflexions et des débats sur les évolutions à l’œuvre au sein des industries culturelles à l’heure du numérique.  Au programme cette année : VRtigo, une exposition 100% réalité virtuelle réalisée en collaboration avec le Centre Phi à Montréal, Future of Storytelling à New York, et le Paris Virtual Film Festival du Forum des Images, du cinéma interactif, le retour des projets étudiants TIU Lab, une Nuit Blanche Paris très électro avec French Waves et des webséries venues du Festival Séries Mania, des conférences discutées lors d'échanges menés par les professionnels du secteur, autour des mutations à l'oeuvre dans les industries créatives de la danse au théâtre, de la bande dessinée aux jeux vidéo...
 

Teaser I LOVE TRANSMEDIA 2016

Réalité virtuelle, webséries, concerts augmentés, livres interactifs… À l’heure du numérique, la création se conjugue au pluriel, amenant des acteurs de tous horizons à se rencontrer et à collaborer. Durant 4 jours, le festival I LOVE TRANSMEDIA sera le carrefour d’échanges et d’expérimentations entre l’audiovisuel, le jeu vidéo, les arts visuels, le spectacle vivant et le web.
 

I LOVE TRANSMEDIA
Le festival de la création numérique
Du 29 septembre au 2 octobre 2016
Gaîté lyrique

I love transmedia gaité lyrique

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Réservation conseillée pour l’exposition VRtigo et pour les projections
Ouverture de la billetterie à partir du 20 septembre
Informations et réservations : ilovetransmedia.fr  et FB Event

 

Les arts numériques à Rennes, c’est Maintenant !

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Maintenant festival 2016

Enfin, c’est aussi (et surtout) du 07 au 16 octobre prochain dans la capitale Bretonne, et ses alentours ! Une édition 2016 extrêmement attendue, qui dévoile enfin son programme sous une identité visuelle originale, et promet de belles découvertes et des (re)trouvailles inespérées. Avec de nombreuses thématiques pertinentes, trois nuits électroniques et une centaine d’artistes répartis sur 25 lieux, à Rennes même et hors les murs, Maintenant hausse le ton et ne cache pas son ambition.

Festival renommé, mais aussi laboratoire de la création contemporaine, qu’il s’agisse d’art (numérique) ou de musique actuelle, Maintenant est devenu un rendez-vous immanquable pour tout curieux désireux de découvrir des œuvres et des démarches innovantes, poétiques et inédites. Un message que toute l’équipe du festival fait passer en offrant cette année une carte blanche à l’artiste Katie Scott, dont les curieuses planches anatomiques fantaisistes et symboliques ornent les affiches et flyers de l’édition 2017. Une identité visuelle original, voir anachronique (et c’est tant mieux !) qui impose ce festival  comme un temps fort des arts hybrides, des formes mutantes, à la fois dans l’ère du temps et totalement intemporel. Intéressant non ?

Maintenant, place à la musique !

Forte d’une programmation musicale aussi pointue qu’audacieuse, le festival Maintenant est aussi le rendez-vous incontournable des artistes que l’on a peut l’occasion de voir ailleurs. Un rôle de défricheur, que l’évènement assume totalement, entre pure électro et musique de recherche électroacoustiques, Maintenant offre aux amateurs un large panel de genres et expériences musicales. On goûtera particulièrement à Ambiance Electronique qui propose la découverte de jeunes talents, artistes, DJ et producteurs émergents (Petit Prince, Garesud, Kablam, Abile, Cats Soiled, Kong, Pura Pura, Gidge, Calcuta B2B Gigsta, etc.), mais aussi les Headphones Sessions, parcours sensible permettant de découvrir les lieux insolites de la ville tout en écoutant des artistes électroniques (Iroskin, Ymothep, etc.), et les Brunchs en musique (Brunchs Electroniques). Les plus attendues bien évidemment seront les Nuits Electroniques, avec au programme des artistes internationaux comme André Bratten, Pearson Sound, Avalon Emerson, la new yorkaise Aurora Hala, la berlinoise d’origine russo-israélienne Dr. Rubinstein, la rennaise Aube, la pointure Ben Ufo ou Lela Wilikens. A noter également la présence du français Jackson, dans le cadre d’Expérience (Expérience 5, Vendredi 14.10 / Théâtre du Vieux-Saint-Étienne).


JACKSON - Light Metal Music
 

Maintenant, place aux filles !

Remarquable également pour cette édition, la place prédominante d’artistes féminin cette année. Avec, en plus des artistes électro citées plus haut (dont une Nuit Électronique à l’affiche 100% féminine), la présence notable de La mexicaine Lokier avec son esthétique singulière, entre goth – post punk et techno, mais également au niveau plastique, avec la présentation des œuvres de l’autrichienne Amanda Parer, et ses inquiétants lapins géants, symbole de destruction, qui prend à contrepied l’imagerie supposément « cute » de cet animal fétiche de l’imaginaire enfantin


Intrude by Amanda Parer

La série Expériences (Expérience 2), verra aussi la violoncelliste Julia Kent (qui accompagne entre autre des artistes aussi divers que Swans ou Antony & the Johnsons) présenter sa musique sauvage et mélancolique accompagnées de traitements électroniques.


Julia Kent - Flag of No Country

Toujours pendant Expérience (Expérience 7), la suédoise Klara Lewis, 23 ans et déjà deux albums au compteur sur le label autrichien Mego (Pita, Fennesz, Jim O’Rourke…), présentera son univers sonore unique, sous influence James Brown, Aphex Twin ou Portishead. La Nuit Papier 2.0, autre spécificité du festival Maintenant, accueillera quand à elle la néerlandaise Lola Gielen qui présentera une installation sonore à base de billes manipulables par le public novice, comme par les musiciens.


Neo, A music instrument everybody can play

Une belle programmation féminine donc, qui fait honneur au mélange des genres. Mais qu’attendre de plus d’un département portant le nom déjà « transgenre » d’Ille-et-Vilaine !?
 

Maintenant, c’est au tour de l’art numérique

Yasuaki Onishi festival maintenant
Yasuaki Onishi, Reverse Of Volume
 

Le festival Maintenant, c’est aussi treize installation et expositions disséminées un peu partout dans la métropole rennaise. Parmi celle-ci, on retiendra les fantomatiques lapins d’Amanda Parer (Intrude, du 9 au 16.10 au Mail François Mitterrand), le terrain de jeu sonore de Polyphonic Playground (du 7 au 16.10, Salle de la Cité), le paysage abstrait en relief inversé de Yasuaki Onishi (Reverse Of Volume, du 4 au 30.10, Les Champs Libres) ou encore l’impressionnante mécanique hurlante et alien de Parsec par Joris Strijbos & Daan Johan (du 7 au 16.10 au Théâtre du Vieux St-Étienne), l’autre mécanique, émouvante et fragile celle-là, de De choses et d’autres du québécois Samuel St-Aubin (du 7.10 au 3.12, MJC Le Grand Cordel), sans oublier la ville imaginaire Smart City par Bérengère Amiot, Uluce(Collectif Recif) et Logik_ par E. Lacombe & P. Bouisset,également présenté au festival Scopitone quelques semaines avant. Maintenant c’est aussi la plateforme d’expression des Makers, bidouilleurs et autres artistes du détournement et de l’innovation. Des tendances et des scènes que l’on retrouvera aussi avec  Nuit Papier 2.0 ou l’atelier SmartMômes & Radio Orchestra.


POLYPHONIC PLAYGROUND  installation interactive musicale  by Studio PSK developée en collaboration avec  Reeps One et the Fashion Space Gallery


PARSEC from Joris Strijbos


Takami Nakamoto/Sebastien Benoits 'REFLECTIONS' Medley

Plus que jamais Maintenant, se veut le reflet de la création contemporaine. Un polaroid de la créativité du 21ième siècle, qui ne se limite pas à capturer les instantanés généralement associés à l’esprit d’un festival (à base de musiques électroniques et de performances artistiques numériques), mais s’ouvre à d’autres formes expérimentale et traduit une véritable philosophie, une volonté de partager et de faire découvrir de nouvelles expériences. Pourvu que ça dure !

Maxence Grugier
 

Digitalarti Media est partenaire de Maintenant 2016

Site web | FB Event | Tickets | Programme
 


Festival Maintenant art numérique

 

[Ouvrages] Robotique japonaise et cerveau augmenté

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age d'or robotique japonaise Zaven Paré

L'âge d'or de la robotique japonaise 

Dans cet ouvrage, l'auteur décrit et questionne la manière dont, au cours des premières années du XXIe siècle, un extraordinaire mouvement de curiosité étayé par des progrès techniques et technologiques importants a permis d'accélérer le développement et la fabrication de robots souvent surprenants, parfois inquiétants, mais, pour la plupart, surtout vecteurs d'enchantement. 

Les japonais ne cessent de donner forme et vie à des croyances et à des récits qui leur sont propres. Les poupées, les automates puis les robots se sont tour à tour inscrits dans cette longue filiation d'histoires proprement japonaises, mais ces derniers semblent aujourd'hui également destinés à participer à la construction d'un nouveau grand récit.  La multiplication des robots au Japon au cours de ces dix dernières années donne à ce pays des allures qui nous paraissent quelque peu futuristes alors que leur présence est, dans l'archipel, bien en prise dans le quotidien. La paradoxale cohabitation de la nature et des traditions avec une automatisation présente partout tient sans doute aussi dans la filiation qui, dans l'archipel, existe entre le vivant et l'artificiel ou dans l'absence de contradiction que l'on y rencontre entre conservation et progrès .

Cette décennie, véritable âge d'or de la robotique au Japon, a vu l'autonomie des robots être réellement envisagée sur le plan technique et les expérimentations sortir des laboratoires de robotique pour gagner tous les champs disciplinaires, des diverses branches de l'ingénierie à la fabrication des objets du quotidien, en même temps que les robots devenaient partout visibles, dans les médias comme dans la réflexion philosophique ou encore dans les arts, par exemple au théâtre.

Zaven Paré est un artiste pionnier dans l'art robotique. Il présentait en mars dernier son exposition Mécatronic au Centre des Arts d’Enghien les Bains, invitant les visiteurs à déambuler parmi une trentaine de sculptures parfois faites de pièces détachées d’appareils mécaniques ou de dispositifs électroniques aux fils apparents. Une véritable poésie du robot loin de l’imaginaire de l’humanoïde performant et intelligent qui inspire ici l’empathie et touche par la fragilité de ces mécaniques nous renvoyant à notre propre faillibilité humaine.


Vernissage ZAVEN PARÉ - "Mécatronic"
 

Auteur : Zaven Paré
Editeur : Belles Lettres
Collection : Japon

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Cerveau augmenté, homme diminué

Miguel Benasayag, Cerveau augmenté homme diminué
 

Le fantasme de l’homme augmenté n'est plus de la science fiction et rattrape bel et bien le champs des possibles pour les transhumanistes convaincus de repousser la mort. 

Les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau ébranlent profondément nombre de croyances au fondement de la culture occidentale. Car les remarquables avancées des neurosciences rendent en effet désormais envisageable pour certains la perspective d’améliorer le cerveau et de supprimer ses faiblesses et ses « défauts » : le rêve d’un cerveau « parfait » semble à portée de la main.

Cette vision conduit à considérer notre cerveau comme un ordinateur qu’il s’agirait d’optimiser en l’améliorant par divers outils pharmacologiques ou informatiques. À partir d’une vulgarisation très pédagogique de recherches récentes souvent très « pointues » en neurosciences, Miguel Benasayag montre ici, de façon fort convaincante, pourquoi ce nouvel idéalisme du « cerveau augmenté » est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu’entendent préparer les transhumanistes et certains scientifiques risque fort d’être surtout habité par la folie et la maladie…

Une thèse critique solidement argumentée, qui a commencé à faire son chemin dans le milieu des chercheurs les plus préoccupés par les apories et les failles de ce nouveau mythe du progrès.

Miguel Benasayag est docteur en biologie, philosophe et psychanalyste. Né en Argentine, il s'engage dans la résistance contre la dictature militaire puis est arrêté et torturé avant de passer quatre années en prison. A sa libération il émigre en 1978 en France et devient professeur d’épistémologie et chercheur en anthropologie. Il dirige également un laboratoire de biologie moléculaire. Miguel Benasayag réfléchit inlassablement aux moyens de rester fidèle aux exigences de liberté et de solidarité et  il a publié de nombreux ouvrages sur la psychanalyse, la philosophie et les mathématiques fondamentales. 
 

Miguel Benasayag  présente son ouvrage "Cerveau augmenté, homme diminué"
 

Auteur: Miguel Benasayag
Editeur:  La Découverte

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12ème édition du Festival international des Arts multimédia GAMERZ

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festival GAMERZ
 

Le festival international des Arts Multimédia GAMERZ revient pour sa 12e édition à Aix-en-Provence du 4 au 13 novembre 2016 et propose un parcours d’expositions, entièrement gratuit, pensé comme un espace de liberté, de réflexion et de jeu autour de créations post-modernes.

Axé sur les pratiques numériques dans la création contemporaine, le festival proposera une sélection de travaux et d’installations jonglant avec des notions d’univers simulé et des esthétiques issues des nouvelles fabriques numériques.

Ce circuit placera sur le devant de la scène des créations qui ne sont actuellement que partiellement archivées et peu diffusées, offrant un panorama de ces nouveaux dispositifs artistiques parfois alternatifs et subversifs et qui, au-delà des aspects récréatifs et culturels, éveillent des réflexions sur les métamorphoses de notre société.

Cette année, près de 50 artistes internationaux présenteront des installations multimédia dans 5 lieux culturels entre Aix-en-Provence et Marseille. 

Expositions, performances, rencontres, conférences, ateliers et concerts alimenteront une programmation riche et novatrice à la frontière des arts et des technologies en téléportant le public au cœur de ces nouvelles formes d’expression.

Du 4 au 13 novembre 2016
Aix-en-Provence - Marseille

Expositions – Performances – Rencontres – Ateliers - Concerts
Entrée libre et gratuite

Site internet bientôt disponible : www.festival-gamerz.com

LAB212 encode le MuDA en mode sensible

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Starfield Muda LAB212

Fidèle à son approche poétique, interactive et ludique, le collectif LAB212 investit le nouvel espace dédié à « l’art du code » du MuDA de Zürich avec plusieurs pièces dont une nouvelle version de Starfield, retravaillée en collaboration avec Jonathan Fay de Microsoft Research.

C’est à la suite de la présentation au Barbican de Londres, pendant l’exposition Digital Revolution en 2014, de leur installation Les métamorphoses de Mr. Kaliaune métaphore multisensorielle, immersive et théâtrale permettant à l’acteur et aux spectateurs de « vivre » les métamorphoses du personnage principal - que le MuDA de Zürich, encore en gestation à l’époque, a noué contact avec l’équipe de LAB212. Une rencontre immédiatement concluante entre la jeune structure suisse et un collectif développant dans ses œuvres un langage technologique évanescent, imaginatif et ludique.

« Nous avons suivi la création du projet du MuDA et soutenu la campagne de ses deux fondateurs, Caroline Hirt et Christian Etter, sur Kickstarter », explique Béatrice Lartigue de LAb212. « Ce musée est né d’une initiative privée, ce qui est notable et il est axé sur la monstration d’œuvres d’art numériques et sur l’échange à travers des conférences et ateliers à destination du grand public. Nous partageons ce principe de transmission qui est pour nous aussi un point essentiel dans notre démarche. A sa manière, le MuDA interroge la position du musée aujourd’hui : comment exposer des projets en partie virtuels ? Comment figer dans l’espace et dans le temps des pièces parfois entièrement organiques et/ou éphémères ? Quelles traces conserver des expositions passées ? »
 

Muda
Envol, LAb212

Émotion numérique intime

Dans les salles volontairement brutes du musée, la notion de transparence revendiquée par le MuDA a aiguillé LAB212 dans son désir de repenser sa façon de présenter ses œuvres, notamment pour les trois créations présentées, Envol, Enthusiastic Overlay et Variations, une œuvre contemplative conçue et réalisée sur mesure pour une petite pièce du musée.


Variations from Lab212 

Dans ce cadre, leurs environnements interactifs se (re)découvrent de manière encore plus sensible. « La plupart de nos pièces jouent de la confrontation entre les objets du quotidien (une balançoire, une balle de tennis…), leur mise en scène dans l’espace et leur rencontre avec un monde numérique qui par essence est immatériel », explique Béatrice Lartigue. « C’est parfois de ce contraste que naît une émotion ».

Muda
 Enthusiastic Overlay

Une émotion qui se perçoit également dans les relectures de pièces plus anciennes comme Empreintes, une œuvre initiée par un dispositif interactif qui se prolonge ici sur un support papier et continue ainsi à questionner la trace de nos mouvements, la gestuelle de la main et son altération, mais aussi les notions de déformation/anamorphose directement confrontées à la matière du papier et à sa texture.
 


Empreintes — Prints in motion from Lab212 

« Ce qui est intéressant pour nous, c’est à la fois cette expérience sensible, qui peut-être à la fois intime et/ou partagée au sein du musée, collectivement, mais également ses ramifications dans notre monde réel. De par les univers différents dans lesquels nous évoluons, des compétences liées à la matière se sont développées : Tobias Muthesius travaille le bois, Juliette Champain expérimente la céramique. Nos réalisations confrontent "un univers DIY" souvent imparfait et parfois proche du travail de l’artisan à un univers plus organique, plus lisse ».

Starfield au crible du World Wide Telescope

L’Univers au sens large, c’est bien là que se situe encore la matière de la nouvelle déclinaison de la balançoire stellaire interactive Starfield (du nom de l’économiseur d’écran Windows qui lui servait déjà de cadre vidéo-projeté dans sa très simple mais déjà réussie première version). Retravaillée avec Jonathan Fay - data scientist chez Microsoft Research et l’un des architectes du World Wide Télescope, un outil gratuit et open-source de visualisation de l’univers créé par la Société Américaine d’Astronomie - elle ouvre potentiellement de nouvelles perspectives au collectif.


Starfield from Lab212 

 « Microsoft est entré en contact avec le MuDA lors de leur campagne Kickstarter. Ils sont l’un de leurs premiers soutiens. Ce sont eux qui ont d'ailleurs évoqué la possibilité d'impliquer Jonathan Fay » explique Cyril Diagne, autre membre du collectif particulièrement impliqué dans ce dispositif.« Collaborer ensemble sur ce projet a été incroyable, puisque Jonathan a non seulement été capable d'adapter le logiciel du World Wide Telescope pour nos besoins très spécifiques, mais également car sa connaissance approfondie de l'espace nous a permis de repenserl’expérience en profondeur. Les visuels y  sont générés entièrement depuis le World Wide Telescope. Le logiciel agrège des données provenant des meilleurs télescopes terrestres et spatiaux, ce qui en fait l'une des modélisations de l'espace la plus complète et précise disponible actuellement. » De quoi amener LAB212 à la lisière des nouvelles extrapolations art/science les plus contemporaines ? L’avenir nous le dira !


Lab212 Collective — Insights from Lab212 

Laurent Catala

LAB212 au MuDa, Zürich, du 27 août au 23 décembre 2016

lab212.org | muda.co

 

TodaysArt 2016 | Public Under Construction

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TodaysArt festival

Rendez-vous incontournable de la culture digitale, TodaysArt a été fondé en 2005 par Olof van Winden. Ce festival d'arts numériques (performances, expositions, installations) a su garder un lien étroit avec la musique électronique dans son aspect expérimental et visuel. L'édition 2016 de TodaysArt, qui se déroulera le 23 et 24 septembre, est placée sous le signe de l'espace public, des lieux et des défis urbains à venir (Public Under Contruction).

Fidèle à sa ligne directrice, TodaysArt 2016 reste résolument transdisciplinaire et accueille aussi bien des artistes et des musiciens que des chercheurs ou des architectes. En témoigne, notamment, la tenue d'un symposium aux multiples ramifications. À commencer par la thématique qui donne son nom à cette cuvée 2016 : Public Under Construction. Sont invités à débattre sur ce sujet : Michiel van Iersel (Failed Architecture), Elma van Boxel + Kristian Koreman (ZUS), Koert van Mensvoort, Paolo Patelli + Giuditta Vendrame (La Jetée), Ruimte voor de Stad, Joris Wijsmuller et Willem Andree. Postulat : plus de la moitié de la population mondiale vit désormais en ville. Dès lors, de nouvelles problématiques apparaissent autour des questions de l'environnement, des infrastructures, du protocole de décisions, de la notion d'espace public, etc. Des questions qui surgissent de manière plus aiguë encore lors de réaménagement ou de reconstruction, comme c'est le cas actuellement à La Haye.


Dutch Profiles: ZUS Zones Urbaines Sensibles

Autres sujets de discussions portées notamment par WeAreEurope (une structure réunissant d'autres festivals transdisciplinaires, dont Sonar, European Lab Forum, les Nuits Sonores, Elevate, Resonate…) : la liberté et la neutralité d'Internet (Decentralize!), les technologies innovantes pour les performances sonores (Novel Tools for Sonic Manifestations), la création artistique et la recherche spatiale (Art, Astrospace and Moon Mars)… De nombreux ateliers et rencontres sont également prévus, notamment autour des nouvelles tendances et des musiques électroniques (Emerging Artists et New Emergence #4). Des projections permettront, entre autres, de découvrir les films de Margaret Haines (The Stars Down To Earth, une sorte de néo-mythologie aux accents prophétiques), du collectif PWR (Foreign Drive) et Superflux (Drone Aviary, qui nous donne un avant-goût du futur immédiat à l'ère des drones, dans un style à la Person Of Interest).


Drone Aviary from Superflux

Et puisque l'on parle de drone, signalons parmi les installations et performances, Drone Shadow de James Bridle qui tracera à échelle la silhouette du Reaper, le drone de combat développé par General Atomics qui sème actuellement la mort dans les zones tribales du Pakistan.

art drone
A lire sur le sujet: L'art du Drone La mode actuelle du drone lui permet à la fois de trouver un nouveau support technologique matériel, mais aussi de réfléchir à un positionnement militant repensé dans le contexte géopolitique actuel.

En écho, Pedro Reyes propose de recycler les armes (Turning Weapons Into Instruments). Originaire du Mexique, cet artiste récupère, soude et transforme des pistolets-mitrailleurs en instrument de musique ou en automate musical.


Turning Weapons Into Instruments

Poursuivant sur la thématique de l'espace public, Paolo Patelli & Giuditta Vendrame (La Jetée) s'amusent des déambulations de la foule et relèvent la "dimension cachée" de nos comportements dansFriction Atlas. Une intervention qu'ils mèneront dans un square. Très attendu, Francisco López — maître absolu dans le domaine de la musique électronique expérimentale, qu'elle soit minimale et/ou naturaliste, abstraite et/ou immersive, etc. — fera vivre une expérience sonore au travers de bruits et sons collectés auprès de 250 artistes et créatifs pour ce projet collaboratif baptisé audio-DH: sonic manifestation.

Autre performance audio-visuelle également très attendue : Entropy. C'est sans doute la pièce qui symbolise le mieux la transversalité du festival puisqu'elle réunit des musiciens, des scientifiques, des vidéastes et des informaticiens. Cette performance audio-visuelle immersive, présentée en avant-première, sera assurée conjointement par Dopplereffekt (son), AntiVJ (visuels) et Elie Zananiri (code), et mettra en scène des données cosmiques recueillies auprès d'astronomes réputés qui participent activement à ce projet.

entropy
Simulation de scénographie du projet Entropy

entropy nasa

C'est donc une histoire tri-dimensionnelle et sonore du cosmos. En termes d'expérience géométrique et de "space-techno", le live-set du duo franco-japonais Nonotak devrait une fois encore séduire par sa maîtrise technique. De même que le ballet de particules orchestrées par Hiroaki Umeda (Intensional Particle) sur fond de microscopic-music acérée.

Musique fragmentée, encore, avec Julien Bayle et son IDM noisy, mais synchrone avec un nuage atomisé de data (sig.term). Là aussi, il s'agit d'une présentation en avant-première. Plus intimiste, Myriam Bleau jonglera avec des verres sur une interface rétro-éclairée, renouvelant ainsi une pratique vieille comme le cirque (autopsy.glass), ainsi qu'avec des toupies (Soft Revolvers)…

Soft Revolvers
Lire l'interview: Myriam Bleau : Révolution soft au sein des arts numériques

Enfin, dans un esprit plus festif, Pantha du Prince proposera une version audio-visuelle transformée de son dernier opus The Triad, suivi par Nathan Fake pour le versant "club" du festival, ainsi que Paula Temple dans un set que l'on pressent bien dark-tek… Ceci n'est, bien sûr, qu'un petit aperçu de la programmation de cette édition 2016 de TodaysArt.

Lityin Malaw
 

TodaysArt 2016
23 et 24 septembre
La Haye, Pays-Bas

TodaysArt 2016 Website | FB Event | Programme 

 

 

Le salon Experimenta annonce les nouveaux usages artistiques du numérique

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Experimenta 2016

Du 6 au 8 octobre prochain, la sixième édition du salon EXPERIMENTA, porté par l’Atelier Arts Sciences de Meylan, le CEA et l’hexagone Scène Nationale va ouvrir ses portes à la Maison Minatec de Grenoble. Avec une ambition renouvelée, celle de montrer ce que la rencontre entre les dernières technologies et la création artistique peut inventer de surprenant, de décalé mais aussi de prometteur en termes de nouveaux usages.

La création artistique n’est pas insensible aux avancées de la recherche technologique. C’est à partir de ce postulat que le salon EXPERIMENTA dévoile chaque année de nouveaux dispositifs au carrefour de la science et de l’art, dans le sillage des actions de développement/création hybride de l’Atelier Arts Sciences, une plateforme de recherche commune à l’Hexagone Scène Nationale et au CEA, œuvrant au croisement des mondes artistiques, scientifiques, technologiques et industriels.

Si une quinzaine d’équipes extérieures viennent cette année encore présenter leurs projets en cours ou déjà réalisés, au cours de trois journées portes ouvertes organisées à l’invitation de la Maison Minatec et de son campus d’innovation unique en Europe, six dispositifs sont eux directement créés en collaboration avec des scientifiques du CEA. Une manière de témoigner de l’originalité du dispositif de l’Atelier Arts Sciences, avec ces temps de résidence et de recherche partagés entre artistes et scientifiques autour d’un projet commun, permettant l’établissement de véritables passerelles de réflexion et de création entre les deux domaines.


EXPERIMENTA 2016par Atelier-Arts-Sciences

23 projets arts sciences tous azimuts

Au total, ce sont donc 23 projets arts sciences qui vont être présentés cette année sous forme d’installations, de performances et d’ateliers, dans des approches aussi multiples que l’Intelligence Artificielle, la réalité virtuelle, l’internet des objets, les bioressources, les nouvelles narrations, les questions d’énergie ou du big data. Plusieurs conférences et tables-rondes viendront étayer les échanges, largement axés sur un principe de médiation, avec des thématiques comme les relations entre artistes et intelligence artificielle, le comportement de ces mêmes artistes face à l’explosion des « mégadonnées » ou les nouvelles narrations en matière de réalité virtuelle.

Comme chaque année, les dispositifs permettent de visualiser les nouvelles possibilités technologiques interactives, au propre – l’activation de séquences musicales via un système de suivi oculaire du Partition(s) d’Anthony Rousseau – comme au figuré – les nouveaux rapports de captation/représentation autour du dessin et du papier portés par des œuvres comme À Main Levée de Pauline de Chalendar ou Aïdemd’Ezra.


Partition(s) - Test n° 1 from Anthony Rousseau 

TEASER - À main levée - Pauline De Chalendar - installation 2015 from Web Fresnoy 

Mais les thématiques sociétales autour de l’écologie (la transcription du flux des océans du To record Water During Days de Javiera Tejerina-Risso, les rapports entre organismes marins et création lumineuse du (Bio)luminescence porté par l’Artilect Fablab de Toulouse) et de la ville connectée (le projet Recto/Versodu DSAA Pôle Supérieur de Design de Villefontaine et de l’UrbanLAB d’ERASME autour des nouvelles questions citoyennes posées par le numérique, la création d’énergie électrique à partir de micro-organismes vivants du projet Bioville mené par le CEA et l’artiste Frédéric Ravatin ) tiennent également le haut du panier.

Oru Experimenta
Oru,  David-Alexandre Chanel

D’autres dispositifs font appel à des modalités surprenantes, comme le plafond cinétique en mode origami connecté du Oru de David-Alexandre Chanel, ou le prototype de fresque numérique interactive et monumentale (Fresque#1), dessinée selon un principe d’ubiquité et de feedback vidéo faisant appel en temps réel aux flux de données des réseaux, porté par l’artiste électro-vidéaste Lionel Palun et coordonné par le CEA-Léti.

Les nouveaux mythes du Bleu Gorgone

Parmi ceux-ci, la pièce immersive lumineuse et sonore Bleu Gorgone de l’artiste Stéfane Perraud, développée au sein du Artlab de Digitalarti en collaboration avec différents chercheurs (Christel Pierlot de l’ENSCL, Daniel Hennequin et Phillipe Verkerk du CNRS et Laurent Sparrow de l’IRCICA - Laboratoire d’Informatique Fondamentale de Lille), trace une ligne transdisciplinaire surprenante entre deux univers distincts : le physique et le métaphysique.

Bleu Gorgone experimenta

Tel un mythe moderne conçu à partir d’une série de « réacteurs », la pièce invite le visiteur à s’immerger dans un espace où un rayonnement diffus, presque surnaturel, laisse deviner des cuves remplies d’une matière photosensible sur lesquels un point lumineux est maintenu en suspension. Celui-ci est ensuite dirigé par le spectateur par un système d’eye-tracking suivant le mouvement de ses yeux, tandis qu’un principe de rémanence laisse une trace visible sous la forme d’un dessin lumineux : des entrelacs rappelant la chevelure inquiétante de la fameuse Gorgone. « J’appelle les mythes anciens afin de les mettre en résonance avec notre mythologie du 20ème et 21ème siècle », explique Stéfane Perraud. « La Gorgone méduse est une figure mythologique pétrifiant tout ceux qui ose la regarder. Et la notion d’image tueuse est bien présente ici. Cette idée m’est concrètement venue du matériau en fusion de Tchernobyl qui avait fuit du réacteur. Des robots caméras avaient pénétré dans l’enceinte du bâtiment pour savoir ou était passé le matériau. L’homme ne peut être confronté à pareil image sous peine d’une mort certaine. » Rassurez-vous, pas de risque létal ici, mais une expérience immersive pétrifiante, cela va sans dire.
 

Laurent Catala

EXPERIMENTA
du 6 au 8 octobre 2016
à la Maison Minatec, Grenoble

www.experimenta.fr

 

Particules de portraits au Cda d'Enghien-les-Bains

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Catherine Ikam

Dans le travail de Catherine Ikam et Louis Fleri, le visage devient paysage laissant surgir et disparaitre les traits de leurs sujets en une multitude et infimes particules. Ces nuages de carrés mouvants rappelant les pixels des photographies nous plonge dans un dispositif numérique traversé de souvenirs conçu tel un cheminement évoquant  la mémoire, la rémanence du temps qui passe ou encore la représentation de soi et la reconnaissance de l’autre.

Catherine Ikam travaille depuis 1980 sur le concept de l’identité à l’âge électronique et plus particulièrement sur les thèmes de l’identité et de l’apparence, du vivant et de l’artificiel, de l’humain et du modèle. Elle est considérée comme l’un des artistes pionniers dans le domaine des nouvelles technologies en Europe.

Catherine Ikam et son collaborateur Louis Fleri ont commencé à travailler ensemble en 1987 lors de la création de l'opéra VALIS commandé pour le 10eme anniversaire du Centre Pompidou. Le duo s'est ensuite orienté vers la conception de nouvelles pièces dans des domaines liés au numérique comme réalité virtuelle et portraits interactifs. Acompagnés de chercheurs, ingénieurs et informaticiens spécialistes de la programmation et de l'interaction temps réel, leurs productions ont rapidement fait appel à des dispositifs techniques complexes comme avec le mécanisme de capture des données sur le réel Cyberware scannant au laser un visage à 360° séparant le volume d’un visage de sa texture.

L'exposition Points Cloud Portraits présentée ce septembre pour l'ouverture de saison du Centre des Arts d'Enghien-les-Bains, se compose de deux installations différentes. La première Gravity est une vidéo générative composée d'une succession de visages qui, à un certain moment de leur évolution, sont entraînés dans un mouvement de chute et se succèdent les uns aux autres dans une sorte de course sans fin. Plus loin, Portraits/Particules permet d'interagir en temps réel avec l'oeuvre. Crées par le mouvement des visiteurs, des portraits en 3D s'animent s'assemblent et se désagrègent lévitant comme en apesanteur pour former un million de particules animées d’un comportement autonome. 



Ce nuage de points est un ensemble de points de données dans un système de coordonnées à trois dimensions. En transformant la surface polygonale d’un modèle 3D d'un visage pour le transformer en nuage de points, on obtient un portrait composé d'un peu plus d'un millions de points, eux-mêmes interprétés en petits rectangles ou particules. Ces particules obéissent à une force gravitationnelle qui les attire sur la géométrie 3D du visage. Elles sont également dotées d'un comportement de groupe qui leur sont propres, à la manière des nuées de vols d'oiseaux. Chaque élément contient des informations sur la colorimétrie du modèle et ses propriétés de réflexion de la lumière, sur lesquels il est possible de jouer.
 


PointCloudPortrait1, capture d'une vidéo générative depuis l'application "Faces".

Portraits Particules from Catherine Ikam - Louis Fleri 
 

Point Cloud Portraits - Catherine Ikam
A venir découvrir à partir du 20 Septembre jusqu'au 11 décembre 2016
11h-19h, entrée libre

Catherine Ikam Points Cloud Portraits


Textes extraits de l'interview de Catherine Ikam et Louis Fleri sur www.cda95.fr

 

Scopitone 2016, que faut-il retenir ?

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scopitone 2016

Scopitone vient de clôturer sa 15e édition. Durant une semaine le festival nantais a accueilli quelques milliers de visiteurs. Explorant le vaste champs des cultures numériques, installations, concerts, conférences et performances ont conduit les festivaliers à différents points stratégiques de la ville. Du Château des ducs, écrin de choix pour le magistral Unfold de Ryoichi Kurokawa à Stereolux, quartier général des festivités, que faut-il retenir de ce cru 2016 ?

Le numérique et la perception de la réalité

« 53 000 spectateurs, 16 lieux, 67 artistes-groupes, 17 nationalités, 3 valises d'artistes égarées en vol, 3 jours de montage pour la Boîte sous les Nefs, 635 repas servis au catering, 187 bénévoles ànos côtés sur 5 jours () et 1 000 autres souvenirsMerci ». Le message de remerciement des organisateurs est plutôt cocasse tant ce qu’on retiendra de cette édition concerne la data. Pourtant, à la lecture du programme, le thème n’est pas directement annoncé comme tel. C’est plutôt la perception de la réalité par la manipulation et le détournement qui est invoqué. Et ce, dès la soirée d’ouverture du mercredi 21 septembre, avec Ljós, du collectif Fuse*. La spectacle est assez évocateur de ce qui est produit aujourd’hui dans le monde de l’art numérique : esthétique minimaliste, couleur monochrome et projection interactive. La danseuse et cordiste Elena Annovi arrive à subjuguer le public avec un supplément d’âme indéniable du à sa prouesse circassienne.

Par ses contorsions elle redonne au mot « performance » son sens originel. Les deux performances suivantes ne pas secouent radicalement la vision des arts numériques : Perspection de Matthiew Biederman et Pierce Warnecke (lire interview) joue sur la génération d’illusions visuelles et sonores mais à tendance à s’épuiser sur la durée. Des formes géométriques de couleurs bleu, rouge et blanche, sont projetés sur deux écrans, confondant visuels aplats et 3D. Continuum de Paul Jebanasam et Tarik Barri, est sans doute moins conceptuel et s’envisage même comme un récit de science fiction : big bang, voyage au confins du cosmos… la narration est intéressante, la composition sonore et visuelle, organique et texturée. Passée cette soirée d’hors d’oeuvres, les installations de qualité, compensent ce sentiment d’inachevé.

Diapositive 1.2, exposée à Trempolino, mérite sans aucun doute la palme de l’oeuvre la plus contemplative. Créé par le duo de Children of the Light l’installation est constituée d’un anneau de métal noir en rotation dans lequel est nichée une série de lampes LED.


DIAPOSITIVE from Children of the Light 

Elles permettent d’illuminer l’intérieur ou l’extérieur du cercle et jouent sur le pouvoir de la lumière et de l’ombre. La fumée ambiante crée des formes dans l’espace et la noirceur abyssale, entraperçue selon les perspectives, évoque la profondeur insondable d’un trou noir. Enfin parmi le reste de la programmation, qui aurait certainement mérité un développement plus long (Rekion Voice de Katsuki Nagami ou constrained surface de Ryoichi Kurokawa), le travail de Lee Byungchan est à souligner.

Ces créatures urbaines animées par une soufflerie motorisée évoquaient la mythologie du folklore asiatique. Le monstre qui apparait sous nos yeux en se gonflant, prend une forme menaçante puis une forme féérique en se dégonflant. Une fascinante mutation qui a plu aux enfants ne tarissant pas de superlatif. Dans ce cas, difficile de contredire le proverbe associant la vérité à la bouche des enfants. Urban Créatures démontre également une volonté du festival de se détacher des dispositifs hi-tech. Si l’émotion dégagée était l’unique critère d’une critique d’oeuvre d’art, Lee Byungchan prouverait que la démarche low-tech est tout aussi efficace que les grosses armadas technologiques.


Lee Byungchan ,jardin des plantes Nantes

Une histoire de data

Quelques autres oeuvres du parcours d’exposition ont focalisé toute l’attention. Plutôt que de parler de perception de la réalité, certaines installations peuvent être réunies sous un même étendard, celui des datas. Martin Lambert, responsable du Laboratoire Arts & Technologies de Stereolux (Stereolux organise le festival Scopitone) explique le parti pris. « La perception du réel est une thématique générale dans laquelle nous inscrivons plusieurs événements traitant des datas : unfold de Ryoichi Kurokawa, Cinetica de Martial Geoffre-Rouland ou Memory Lane de Félix Luque Sanchez. Pourquoi les datas ? Cest devenu un matériau relativement accessible, et la quantitédes données est quasiment illimitée. De fait, de plus en plus dartistes sapproprient les datas». 

Chacune de ces oeuvres abordent donc à sa manière le vaste thème des datas. Annoncé comme le joyau de cette édition. unfold n’a pas déçu les festivaliers. Né d’une collaboration art-science, l’installation est l’oeuvre de l’artiste japonais Kurokawa. Ce dernier a travaillé à partir de milliers de données scientifiques fournies par Vincent Minier, astrophysicien au CEA-Saclay.

unfold scopitone
unfold, Kurokawa

Ici la data permet une représentation sensible et hautement poétique de la naissance des exoplanètes. Les remarques hallucinées des visiteurs, partagées par petits et grands, témoignent de la qualité du rendu du maitre nippon. La traditionnelle et innocente question « qu’est ce que c’est ? » à propos des compositions visuelles, restera sans réponse… ouf de soulagement, la lecture personnelle des visiteurs est préservée et chacun se fera sa propre idée de l’interprétation à avoir. Soulignons également le caractère immersif de l’oeuvre pourtant déployée à partir d’un dispositif assez simple : trois écrans  verticaux disposés de façon parabolique.

Felix Luque Sanchez présente, en duo avec l’Espagnol Inigo Bilbao spécialiste de la dataviz et de la modélisation 3D, un travail tout à fait différent. Les datas sont ici l’occasion de modéliser des souvenirs d’enfance. Avec Memory Lane (lire l’article) les artistes abordent la thématique de la mémoire et de l'espace par la capture en 3D de lieux chers aux artistes : les plages, les rochers, bois et grottes le long des côtes d'Asturie en Espagne. L’installation est représentée par une vidéo sur deux écrans et par un étrange rocher sculpté numériquement et glissant littéralement en lévitation face au spectateur.

Enfin Cinetica est un travail conjointement mené entre Stereolux et Orange Labs. « Orange Labs souhaitait aller au delàdun intérêt purement business, apprendre de ces clients pour pouvoir mieux les connaitre et mieux les marketer. Non, ici il sagit dun objet de dataviz àmi chemin entre recherche, design et technologie. Cinetica permet de visualiser le mouvement et lactivitéde la ville grâce aux données de mouvement des utilisateurs, collectées et analysées depuis leurs smartphones » explique Martin Lambert.

cinetica
Cinetica, 
Martial Geoffre-Rouland 

Le résultat se matérialise en un long panneau composé d’une centaine de petites barres LED, orange, bleu ou rouge évolue en permanence. Les lumières tournent en fonction de l’activité des individus et donnent à voir une composition où la surprenante esthétique est maitrisée. Cinetica a également été le prétexte initial d’une programmation autour de la dataviz, ou l’art de la représentation des données.
 

et de dataviz

Ainsi trois événements connexes à cette installation ont été particulièrement intéressants. La cité des données est l’un des workshops organisés sur ce thème. La démarche portée par le collectif Design Friction est disruptive et purement prospective. Il s’agit ici d’imaginer un monde, proche de la science-fiction, où les datas feraient n’importe quoi. Comment les données façonnent la ville et la capacité de cette dernière à les influencer en retour. Enfin la table ronde La matérialité des données, organisée jeudi 23 septembre au Passage Sainte-Croix, était l’un des moments forts du festival. Animée par Rose Dumesny, doctorante en design, la rencontre invitait des spécialistes de la dataviz à se réunir autour de travaux passionnants avec des approches complémentaires. La toile de fond « comment représenter la donnée ? » soulevait bien d’autres questions plus passionnantes : « comment rendre une donnée tangible ? », « comment expérimenter et ressentir une donnée » et « pourquoi se réapproprier les datas ? ». Après une introduction sur la démarche globale de la datavisualisation, que ce soit à partir de la valise àdata de Rose Dumesny ou du Visualisation kit de Samuel Huron, le studio Cheval Vert, spécialiste dans le design d’interaction a exposé son travail autour d’un concept cherchant à matérialiser physiquement certaines données : la dataphysicalisation. Stéphane Buellet, fondateur du studio, prend l’exemple d’IDILL, un trophée conçu pour l’International dance online short film festival. A partir d’une capture d’écran du film récompensé, le designer récupère les pixels et analyse leur luminescence.

Stéphane Buellet scopitone
IDILL 2011 trophy, Trophées en impression 3D pour l’International dance online short film festival

Il les matérialise ensuite grâce à une imprimante 3D et crée un objet unique en son genre. Béatrice Lartigue, du Lab212, et Louis Eveillard étaient également invités. Ce dernier a présenté plusieurs travaux dont Hypomnémata. A partir d’enregistrement d’historiques de position Google et des comportements déduits par l’intelligence artificielle du géant américain, Louis Eveillard cartographie ses 9 activités quotidiennes. Selon lui, cette dataviz permet de poser un regard sur sa propre vie et de conserver une trace de sa mémoire. Son projet Along the Trail est un modèle du genre.


Along The Trail from jérémie lasnier 
 

Utilisant la technologie VR, l’installation permet de se promener dans des paysages générés à partir des données de nos propres médias sociaux (rendues exceptionnellement accessibles par Facebook). L'étude de ces paysages invite ainsi à redécouvrir les événements passés et des souvenirs oubliés stockés dans les centres de données distants. Martin Lambert résume bien l’ambition de ces différents projets : « La Dataviz nest pas quune question de forme géométrique ou dune infographie. Le lien avec une donnée peut être physique ou émotionnel. Il sagit de créer des nouvelles expériences ».
 

Concerts et musiques électroniques

Enfin puisque les festivités de Scopitone sont également nocturnes, plusieurs concerts ont été remarqués. Jacques, vu en 2015 au festival Maintenant (avec le spectaculaire Seventeen de Nils Völker comme scénographie) prouve qu’il n’y a pas que sa coupe de cheveux qui est déjantée. Un fouet de cuisine, un pulvérisateur de jardin… toutes les sonorités sont retravaillées par ce spécialiste du sampling improvisé. Le résultat donne un live à énergique et bouillonnant.

Lieu Unique Scopitone
 Leviathan et ses Fantômes, Lieu Unique

Le show 60°43Nord de Molecule fait également son effet même si la magie de la projection à 360° disparait rapidement. Son projet basé sur des enregistrements de vagues et du son du mat qui grince, lors d’un périple à bateau, méritait un traitement visuel plus abouti. Une remarque d’autant plus pertinente que Leviathan et ses Fantômes, visible au lieu unique, permettait de faire un parallèle direct. Dans cette vidéo tournée après une année passée en mer de l’Atlantique Nord, ce sont différents portraits physiques et cosmiques du monde océanique qui sont proposés. Déstabilisant et vertigineux. 

Un dernier mot pour la fin ? Vivement l’an prochain !

Rédaction Adrien Cornelissen

Photo titre:  constrained surface de Ryoichi Kurokawa
crédit © Clack / David Gallard - Scopitone 2016

Festival Scopitone
Du 21 au 25 septembre 2016
www.scopitone.org

 

 

Nuit Blanche 2016: voûtes lumineuses à l'Eglise Saint-Eustache

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Miguel Chevalier Nuit Blanche

A l'occasion de la Nuit Blanche 2016 qui se tiendra dans la nuit du 1er au 2 octobre, l’Eglise Saint-Eustache accueille l'installation de l'artiste numérique Miguel Chevalier, Voûtes Célestes, qui viendra illuminer les colonnes et les voûtes du monument.

Proposée par le Père et le Curé de l'Eglise Saint-Eustache, Voûtes Célestes est une installation numérique générative et interactive projetée sur toute l'architecture intérieure de l'édifice. L'artiste et la paroisse de l'église n'en sont pas à leur premier coup d'essai puisque une création numérique avait déjà investi le monument l'année dernière. Voxels* Light 2015, une sculpture cubique de 256 diodes électro-luminescentes, diffractait la lumière dans des panneaux de polycarbonate en différentes variations de couleurs se resserrant et se dilatant en successives pulsations. 


Miguel CHEVALIER Voxels Light 2015 Eglise Saint-Eustache, Paris (short version) 

Cette fois ci, cette nouvelle invitation à l'émerveillement s'oriente vers une flânerie contemplative totale du lieu. L'immersion dans les constellations numériques de pixels imaginée par l'artiste Miguel Chevalier, révelera en couleurs et en mouvements, les voûtes du choeur, de la nef centrale et des transepts de l’église Saint-Eustache. En portant le regard sur ce ciel virtuel, des cartes imaginaires se dessineront laissant le visiteur contempler différentes trames de lumière colorées prenant la forme de réseaux sinueux. Ces grands maillages se formant et se déformant, se modifieront en temps réel suivant les mouvements des visiteurs, créant des univers diversifiés sans cesse renouvelés.

Une création similaire Complex Meshes 2015 avait été présentée dans la Cathédrale de Durham en Angleterre. De quoi nous donner un petit aperçu avant de se plonger dans l'atmosphère poétique que nous promet cette installation qui sera pour l'occasion accompagnée par l'orgue et Les Chanteurs de Saint-Eustache. Une étape à ne pas manquer dans le parcours Nuit Blanche de cette année !


Miguel CHEVALIER Complex Meshes 2015 Durham - UK (short version) 

Voûtes Célestes 2016
Miguel Chevalier 
Installation numérique générative et interactive Église Saint-Eustache
Nuit Blanche 2016, Paris
Samedi 1er octobre 2016
à partir de 20h30

 

BAM Festival 2016: Les arts numériques investissent la Cité Ardente

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BAM Festival

Le festival belge BAM est de retour cette année à Liège en début et fin de mois d'octobre. Une nouvelle édition qui fait partie cette année de la Saison des Cultures numériques de la Commission des Arts numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le programme s'annonce riche avec de nombreux workshops, des performances et noctures et des noms reconnus sur la scène internationale.

Le BAM continue sa mission de dévellopement, de production et diffusion des arts numériques à Liège en apportant à chaque nouvelle édition un programme soucieux de démocratiser les arts numériques  tout en gardant le pointu d'une programmation artistique de qualité. On peut citer quelques installations exposées aux Ecuries et au Manège de la Caserne Fonck: la sculpture audiovisuelle Oscillating continuum du japonais Ryoichi Kurokawa, Le système Manifold, paysage géométrique et animé du studio français 1024 Architecture, les Fractal Flowers de Miguel Chevalier ou encore l'installation interactive Breathless d'Alexandra Dementieva.


oscillating continuum from RYOICHI KUROKAWA 

On remarquera notamment l'installation IPOCle, sobrement constituée de lentilles et d'un miroir convexe disposé dans un espace clos. Une source lumineuse traverse les lentilles alignées venant réfracter la lumière avant d'atteintre le miroir qui la renvoie et la transforme. Une machine à fumée permet de rendre visible la lumière sur un fond sonore continu. L'artiste turc Candaş Şişman entend ici simuler ce que nous percevons de la réalité telle qu'elle existe dans notre monde physique et incite à reconsiderer nos perceptions du réel.

candas sisman
I/P/O-cle, 2013, Light Installation, Candaş Şişman

Le BAM Festival a aussi pour but de développer une approche pédagogique des arts numériques et s'inscrit comme un lieu de découvertes pour les artistes comme pour un public de tous horizons. Cette année, les thématiques des workshops proposées s'annoncent passionnantes tant pour les avertis que pour ceux souhaitant simplement s'initier. Pas de quoi s'ennuyer en effet avec au programme: un atelier de Mapping vidéo 2D & 3D pour apprendre toutes les arcanes du logiciel MadMapper, une initiation aux notions de vidéo et interactivité dans la création dans la création scénique. Le workshop Led Stage design explorera la mise en place d’une scénographie à partir de barres de LED le temps d’une soirée tandis que l'atelier Installation Interactive posera les bases de la création et la mise en place d'une installation numérique. Un dernier workshop appréhendera les questions liées à l'interaction dans l'événementiel avec notamment les possibilités offertes par les nouveaux outils audio-vidéo permettant de réaliser des performances créatives.

 

Côté soirées, cette année le BAM Festival propose un parcours numérique durant la nocturne des coteaux de la citadelle le 30 octobre 2016 composé d'une série d'installations, de projections et des oeuvres de mapping architectural qui côtoieront les milliers de bougies illuminées au coeur de la Cité ardente. Pour continuer la nuit en beauté, rendez-vous à la Caserne Fonck pour deux "visual party" vendredi 21 et samedi 22, élaborées en collaboration avec le NoName Festival et La Liesse. Au programme, parmi d'autres: Mathew Jonson, Alex Smoke, Om Unit, Jumo, Takami Nakamoto, Sonic Robots live, Daniel[i]...

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